Depuis le Moyen Age les thèses n’ont pas manqué pour justifier les inégalités de fortune. Au XIIIe siècle le christianisme distingue les « bons » des « mauvais » pauvres, inutiles à la société. La Révolution soulève de grands espoirs, mais le premier XIXe siècle appauvrit les masses et sacralise la propriété privée de plus en plus concentrée. Les inégalités, qui culminent à la Belle Epoque, ne sont pourtant pas une fatalité. En Occident, le recours à l’impôt et les Etats-providence ont considérablement réduit les écarts de richesse. Sommaire.

Jour funeste de repli sur soi pour les uns, délivrance pour les autres : le 23 juin 2016 restera une date fondamentale de l'histoire du Royaume-Uni. Il y a tout juste six ans, un peu plus d'un Britannique sur deux votait en faveur d'une sortie de l'Union européenne, laissant stupéfaite l'élite du pays. C'est pourtant en son sein qu'une petite minorité a grandement oeuvré pour ce résultat : des milliardaires adeptes du laisser-faire le plus total ont tiré leur carnet de chèques pour financer la campagne du leave.

En 1972, le rapport Meadows fait l'effet d'une bombe. Des scientifiques démontrent l'impossibilité d'une croissance infinie dans un monde fini. Pour ces lanceurs d'alerte avant la lettre, si l'humanité ne freine pas, elle fonce dans le mur... Cinquante ans plus tard, les faits leur donnent raison.

D'où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? De l'esclavage à l'hypercapitalisme, comment les sociétés humaines justifient-elles leurs régimes économiques et politiques ? Pour répondre à ces questions, la journaliste Claire Alet et le dessinateur Benjamin Adam livrent une adaptation, sous forme de saga familiale, du best-seller de Thomas Piketty "Capital et idéologie", paru en 2019. De la Révolution à nos jours, huit générations nous font vivre l'évolution des richesses et des modèles sociaux.

Trump, Bannon, Musk, Bezos... Selon les deux essayistes, ils profitent tous de l'impuissance de la gauche et détruisent nos communs. Pour riposter, il faudra commencer par une introspection lucide. Sommaire. Naomi Klein : "La gauche a perdu toute confiance'. 'Yanis Varoufakis : "Le capitalisme est mort sans qu'on s'en rende compte".

La préparation du budget 2025 devrait relancer les querelles de chapelles entre ténors de la discipline sur l'opportunité d'une politique de rigueur. Pourtant, la dérive est inquiétante et les faits sont têtus.

Les faits sont connus : au sommet du corps social, à la pointe de la pyramide des revenus, au cœur des beaux quartiers et dans les alcôves des lieux de pouvoir, une petite bande de grands fortunés se met super bien. Sur le dos du reste de l’humanité, et aux dépens de l’habitabilité de la planète, doit-on s’empresser d’ajouter. Cette infime minorité de privilégiés, plutôt douée pour duper son monde sur les questions écologiques ou pour se ménager des portes de sortie, ne saurait cependant perdurer et prospérer sans toute la valetaille disposée à servir ses intérêts.

Les entrepreneurs ont fait leur rentrée en ordre dispersé, sur fond de divergences quant aux politiques à suivre et au rôle dévolu à l'entreprise dans la société.

L’innovation ! Serait-elle le secret qui garantira la croissance et les emplois ? Ou même la clé permettant de sauver la planète et le capitalisme ? La recette miracle en vue de maintenir notre mode de vie en dépit des crises sociale et écologique ? L’innovation permettrait donc de régler la question économique facilement. Mais cette vision d’avenir radieux remplit surtout la fonction de sauvegarder un ordre néolibéral en crise profonde.

De l'ENS Lyon à Paris-VIII en passant par Aix-Marseille Université ou Toulouse Jean-Jaurès, l'adhésion aux théories postmodernes (queer, genre, décolonialisme... ), souvent venues des Etats-Unis, gagne les facs. Avec l'ambition de "déconstruire" les humanités, chercheurs militants et étudiants mènent une bataille intellectuelle tenue pour contestataire. Mais l'est-elle vraiment ?

Des conférences annulées, des élèves menacés pour des actes ou opinions non conformes au "politiquement correct" d'une gauche moralisatrice. Dans les facs, la lutte contre les inégalités et le capitalisme s'est progressivement effacée devant la chasse aux discriminations et "phobies" plus ou moins avérées. L'article est complétée par l'interview de Patrick Marcolini, philosophe et professeur à l'université de Montpellier intitulée "Les concepts de la gauche postmoderne accompagnent le néolibéralisme".