"[...] L'espace privé de John, c'est le visage soucieux et honteux de son père ivre. Son espace public, c'est celui de l'administration du lycée. Deux figures de l'autorité, en somme : une première qui montre cette autorité en déroute, une seconde qui en montre la pure forme vide, la sanction."

Trois ans après la sortie de leur premier album "Collective mon amour", Lisa Wisznia et François Villevieille ont conçu "Touché coulé" et ce, malgré une séparation après sept ans de vie commune...

A l'occasion de ses 10 ans, la Palme d'or de Gus Van Sant ressort en salle. Et confirme son pouvoir d'influence sur le cinéma contemporain et l'imaginaire adolescent.

En 2003, les White Stripes, duo garage-rock réjouissant de Detroit, sortent l'album "Elephant". Il contient une petite chanson, "Seven Nation Army", qui va devenir la plus chantée du siècle, des cours de récréation aux stades de football.

Cinéaste éclectique, Gus van Sant oeuvre tantôt dans l'expression personnelle, tantôt dans le secteur commercial sécurisé, voire dans la gageure. Il peut aussi aborder l'improvisation tel un amateur éclairé. "Elephant", palme d'or et Prix de la mise en scène à Cannes, ouvre un nouveau registre : celui engendré par son précédent opus, le filmage libre, qui mêle l'art du documentariste non interventionniste "à la Frederick Wiseman" avec celui du réalisateur expérimental, pour rendre compte cliniquement d'un déplorable comportement.

A l'ombre d'"Elephant", palmé incontestable, cinq films se détachent : "S21", documentaire de Ritty Panh, "Mystic River" de Clint Eastwood, "Pas de repos pour les braves" d'Alain Guiraudie, "The Brown Bunny" de Vincent Gallo et "Shara" de Naomi Kawase.

Trois films construisent, par leurs mises en scène singulières, la critique d'un monde où s'implosent violemment les possibilités de transmettre et de comprendre.

Quand nous avons rencontré Gus Van Sant à Cannes, il était encore loin de se douter qu'il remporterait l'ultime récompense du festival, quelques jours plus tard. Beau parcours en tout cas pour ce cinéaste plutôt underground dans les années quatre-vingt.

En mai dernier, Elephant, dernier opus du cinéaste américain Gus Van Sant, recevait le Prix de l'éducation nationale. Aujourd'hui, un cédérom pédagogique permet aux enseignants et aux élèves de se saisir d'un film controversé pour avoir mis en scène avec poésie le massacre des lycéens de Columbine, petite ville du Colorado.

Deux films sur l'adolescence américaine en crise. Deux films où la violence fait irruption dans le quotidien.