La notion d’esprit critique vient du verbe grec « krino » : passer au crible. Elle renvoie à une posture interrogative : il s’agit de mettre à distance et questionner les différentes affirmations qui nous sont soumises. Foncièrement émancipatrice, cette disposition a partie liée avec la démocratie. Exercer sa citoyenneté suppose de la vigilance et du discernement, sans quoi nous risquons toujours le joug de nouvelles tyrannies. Cet enjeu a pris une nouvelle ampleur avec les réseaux sociaux, où les fausses informations prolifèrent et séduisent. À qui et à quoi se fier ?

Quel est le secret de ceux qui en imposent ? Peut-être moins l'acte de commander que la capacité à faire émerger des capacités nouvelles chez ceux qu'ils dirigent. Comment nos contemporains vivent-ils concrètement les rapports d’autorité, à l'école, dans l'entreprise ou au tribunal ? Nous avons interrogé ceux qui décident et ceux qui consentent ou se rebellent. Puis nous avons demandé au philosophe Yves Michaud de commenter leurs propos. Surprise : poser la question de l'autorité aujourd'hui, c'est partir à la recherche d'une confiance véritable.

Nous sommes inondés d'informations. L'actualité a même remplacé l'information dans une culture du buzz où souvent on ne prend pas le temps de vérifier ce qu'on voit ou entend. Les événements de l'année 2015 ont mis en lumière la difficulté pour les élèves de repérer les vraies informations des mensonges qui circulent tout aussi librement sur internet. Est-il simple de déceler le vrai du faux ou de sélectionner l'information quand elle se noie dans le divertissement ?

La fondation La main à la pâte présentait le 26 septembre 2017 un outil à destination des enseignants de cycles 2 et 3 pour former l'esprit critique de leurs élèves, toujours à travers une démarche scientifique.

Politiques, publicitaires, réseaux sociaux... ils utilisent les émotions collectives, comme la honte, la peur, la confiance, pour nous manipuler.

Normalien, agrégé et docteur en philosophie, membre du comité de rédaction de la revue "Esprit", inspecteur général de l'Education nationale, Abdennour Bidar témoigne dans ses ouvrages les plus récents de sa quête de fraternité et de l'urgence à transmettre et partager des valeurs.

La formation à l'esprit critique, c'est bon pour tous les âges et toutes les disciplines : le dossier en propose de nombreux exemples concrets. Mais il ne s'agit pas d'amener à tout relativiser, plutôt de défendre un effort de rationalité et d'intelligibilité. Sommaire. Il faut savoir raison garder. DES TEMPS DEDIES, DES DISPOSITIFS, DE LA PATIENCE. Capables à tout âge. Savanturiers en herbe. Pour des apprentissages indociles. La main à la pâte... et regard plus affuté. Quand les lampes ne font pas toute la lumière. Julien Sorel était-il irrésistible ? Se dégager du dogmatisme.

Esprit critique, rationalité, zététique... autant de termes qui désignent l’attitude de doute et de scepticisme constructif que nous devrions tous adopter face à une information nouvelle : n'admettre rien qui n'ait été au préalable soumis à l'épreuve de la démonstration ou de la preuve, savoir suspendre son jugement jusqu'à l'obtention de la vérité ou de la certitude au-delà de tout doute raisonnable. Cette rubrique rassemble des contributions visant à éclairer les différentes facettes de l'esprit critique. Elle relaie étagement des annonces d'évènements ou des initiatives sur ce sujet.

Les théories du complot sont souvent décrites comme des manifestations de la crédulité et de l'irrationnalité du grand public, ou encore comme des effets secondaires délétères des réseaux sociaux. Mais n'est-il pas possible d'y voir une manifestation du goût très ancien des humains pour les récits ? Et qu'est-ce qui les distingue des narrations que forgent les historiens ? Sommaire. Plus belle l'histoire. La conspiration de Moscou. Philo parano ? Comment discuter sans se disputer avec un complotiste ? Frictions et réalité.