Marine Le Pen est-elle en passe de remporter son pari ? Patiemment, la patronne du RN a policé l'image de l'ancien parti provocateur de son père pour le hisser aux portes du pouvoir. Aux premières loges de cette entreprise de "dédiabolisation", des élus locaux aux parcours politiques tortueux et aux discours consensuels qui masquent des idées d'extrême droite.

Un programme de changement de société, avec trop d’aléas, trop de référendums, trop de radicalité.

Comment est-on passé, en 20 ans, de 82 % de voix contre Jean-Marie Le Pen à près de 50 % d'intentions de vote pour sa fille ? Du sursaut, de l'indignation de 2002, à la quasi-indifférence de 2022 ? A qui la faute ? Le barrage à l'extrême droite, était-il, quoi qu'il arrive, voué à céder ? Voici racontée, par ceux qui l'ont fait ou qui étaient aux premières loges, l'histoire du front républicain, de sa naissance à sa lente érosion.

Est-on capable à cet instant de dire ce que le mouvement de Marine Le Pen deviendrait une fois au pouvoir ? S’il n’est pas, encore, ouvertement fasciste, il présente quelques attributs pour le devenir. Sommaire. Gare à la tentation du chaos. La gauche prise en main par les électeurs. 5 raisons de voter (pour Macron) contre Le Pen. Voter Macron, dilemme de la gauche. 2022 : l'extrême danger. "Il y a des traits communs entre le fascisme historique et les extrêmes droites".

On pourra tout écrire, et avec de solides arguments, sur la médiocrité de cette campagne présidentielle et des têtes d’affiche censées l’animer. On pourra dire que l’Ukraine a bon dos pour mieux critiquer la faiblesse des programmes, ou la lassitude devant le « club des revenants » - Mélenchon-Le Pen-Macron -, et reprocher à ce dernier d’avoir joué le temps guerrier afin de retarder son entrée en lice. Ce qu’on ne pourra nier, éluder ou même minimiser, c’est ce poison lent d’une extrême droite identitaire dont les idées les plus radicales auront infusé comme jamais dans l’espace public.

Il faut renvoyer Le Pen dans les ténèbres de notre histoire, d’où elle vient. Tout ce que peut dire Macron ces jours-ci n’a guère d’importance. Le bulletin qui portera son nom ne sera qu’un instrument technique pour nous éviter le pire. Sommaire. Le vrai visage de Marine Le Pen. Du glissement autoritaire à la tentation libérale. Purges et discrimination : le projet du RN. A Argenteuil, "on ira voter à reculons". A Chalindrey, le choix du vote "coup de poing". Minage de l'UE et alliances d'extrême-droite. "Les législatives ? Une chance de se sortir du choix du second tour".

Marine Le Pen avait deux semaines pour convaincre les électeurs que le péril Macron était plus fort que celui représenté par sa propre candidature, ses idées, son nom de famille. Entre dédiabolisation à grande échelle et dérapages lors desquels le RN a rappelé ce qu'il est vraiment, elle semble être tombée à mi-chemin : 41,5 % des suffrages exprimés. Plus haut que jamais, mais encore épouvantail. Voici le récit de ses deux dernières semaines.

Le recours à la violence est revendiqué par certains mouvements. Quitte à être renvoyés dos à dos par les médias et certains politiques avec les groupuscules d’extrême droite qu’ils affrontent. Sommaire. La violence, stratégie assumée. Les nouveaux défis de l’antifascisme. "On convoque l’histoire mais on n’apprend pas d’elle".

Avec le mariage pour tous, la crise migratoire et les succès qu'ils ont rencontrés dans les librairies, ils se voyaient déjà en haut de l'affiche. Mais le conservatisme ne prend pas dans les urnes, comme le montre le flop d'Eric Zemmour le 10 avril 2022. Et demain, peut-être, un gadin aux législatives...

Comme nous l'avions pressenti, ces législatives prises bien trop à la légère par Emmanuel Macron et sa majorité ont ouvert un cycle inédit, avec une Assemblée nationale divisée en trois blocs rendus indépendants par l'affaissement du front républicain, un RN plus puissant et "normalisé" que jamais, une Nupes dont on a du mal à évaluer l'espérance de vie et un président forcé par les citoyens à se réformer. Le tout sur fond de sécession civique de plus de la moitié des électeurs.

Le Rassemblement national obtient 89 députés à l'Assemblée nationale. Et retrouve un groupe pour la première fois depuis trente-quatre ans.

Coaccusé du meurtre du rugbyman Aramburu, cet ancien du GUD élevé dans les beaux quartiers de Paris admet une fascination pour la violence.