Le Conseil constitutionnel et le Conseil d’Etat occupent l’espace laissé vacant par la faiblesse de l’exécutif et du Parlement.

C’est l’institution la plus puissante et la plus secrète de France. Le Conseil d’Etat a formé trois Premiers ministres (Pompidou, Balladur, Philippe) et ses conseillers règnent sur toute la machinerie administrative. Dans ce milieu aussi discret qu’opaque, "l’affaire Guillaume" dans la foulée de "l’affaire Duhamel" est un tremblement de terre.

Recours contre la fermeture des théâtres et cinémas, contentieux autour de l’ouverture des lieux de culte, répercussions de l’affaire Duhamel... Depuis un an, jamais on n’a autant parlé du conseil d’état, jamais il n’a été autant présent dans le quotidien des français. La plus haute juridiction administrative est devenue le seul espace où chacun peut contester les mesures d’un gouvernement au rôle accru, depuis que l’état d’urgence sanitaire a réduit celui du Parlement. Revers de cette toute-puissance, les critiques repartent de plus belle contre l’institution.

Sursollicitée depuis le Covid, la haute juridiction administrative a été coulante avec le gouvernement sur les restrictions de libertés. Malgré les tensions liées à la réforme de l'ENA, très décriée dans la maison...

Auditionné par les juges du Conseil d'État en novembre 2023, l'ancien ministre Arnaud Montebourg a pointé leur propre responsabilité dans la "mutilation juridique" de la souveraineté française. "Marianne" révèle le contenu de sa note... que l'institution a refusé de publier.

Les "petits hommes gris" sont toujours aux commandes du pays. Car à l'"État profond", dénoncé par le président de la République lors de son premier mandat, s'en est substitué un autre qui lui ressemble comme un frère : l'Etat Macron. Le voici résumé en 13 portraits. Sommaire. Claire Landais, le bon petit soldat du gouvernement ? Didier-Roland Tabuteau, le juge (et partie ?). Jean Maïa, le dixième sage. Emmanuel Moulin, le gardien de l'orthodoxie budgétaire. Rémy Rioux, le ministre bis des affaires étrangères.

La querelle congréganiste, épisode le plus violent de l’affrontement laïque de la IIIe République, a été principalement réglée par la loi du 1er juillet 1901 dont l’application a été confiée au Conseil d’Etat. L’analyse de ses assemblées générales met en lumière, grâce au croisement de prises de positions des membres et de données biographiques, l’affrontement de deux camps. Les défenseurs catholiques des congrégations vont alors recourir à des stratégies de fiction juridique pour maintenir l’existence des compagnies religieuses.