La révision de la constitution était censée revaloriser le pouvoir des députés et des sénateurs. C'est loin d'être le cas.

Les députés de la majorité sont élus pour mettre en musique les réformes de la majorité. Les godillots sont toujours là, et plus que jamais, depuis le passage au quinquennat. Les voies d'une émancipation restent ténues.

Climat délétère, guérilla permanente, la radicalisation de l'opposition et du gouvernement fragilise le monde politique tout entier.

A défaut d'être son coeur, car il est mal aimé, c'est le poumon de la Vème République. Depuis 2012, le Parlement a été le théâtre d'âpres batailles politiques entre majorité et opposition. Avec son cortège de manoeuvres et de rebondissements, la loi Macron est devenue un symbole de ce bras de fer. Pour ce second épisode, retrouvons les élans et désillusions du jeune ministre Emmanuel Macron, promoteur de la loi censée "déverrouiller l'économie française". En complément, deux focus : "La démocratie, c'est quoi ?" et "Portrait robot du député français".

A l'occasion d'une journée dédiée au biotechnologies organisées par des parlementaires, une vingtaine d'acteurs du secteur de tous horizons ont confronté leurs points de vue sur les biotechs végétales et les biomédicaments.

Malgré l'ancienneté des relations entre le Parlement et la Cour des comptes, ce n'est qu'au cours des deux dernières décennies que celles-ci se sont densifiées, traduisant de fait une alliance objective entre les deux institutions qui se renforcent ainsi mutuellement. Le Parlement profite de la qualité des travaux de la Cour pour intensifier avec pertinence son contrôle de l'action gouvernementale. La Cour, indépendante et réactive, gagne en respectabilité et se place comme une auxiliaire privilégiée du Parlement dans la reconquête de son autorité face à l'exécutif.

Peut-on, en 2014, parler de pouvoir fiscal du Parlement ? La question mérite bien d'être posée aujourd'hui. Le rôle du Parlement a très largement changé depuis 1958, que ce soit sous la pression économique et financière (la crise des déficits) ou par l'évolution du système juridique sous l'influence conventionnelle ou constitutionnelle. Il n'en reste pas moins que ce rôle ne sera finalement que ce que les parlementaires voudront bien en faire...

Le monocamérisme est-il soluble dans la Ve République ? Majoritaire dans les pays de l'Union européenne, le monocamérisme est associé en France au risque de la tyrannie de l'assemblée unique, dont procéderait seul le vote de la loi. L'histoire constitutionnelle y incline. Le biais présidentialiste de nos institutions en dissuade. Ce n'est plus la dictature d'une assemblée qu'il faudrait redouter si le Sénat venait à disparaître aujourd'hui, mais le plein épanouissement de la logique présidentialiste de nos institutions.

Au-delà des a priori sur le bicamérisme et des discours volontaristes, il apparaît, au vu des statistiques, des démarches et initiatives sénatoriales et de l'étude, même sommaire, de certains processus législatifs, que l'apport quantitatif et qualitatif du Sénat à la production législative, bien que difficile à mesurer, est réel. Le Sénat tend par différents moyens à développer une expertise législative lui permettant de justifier et de valoriser le bicamérisme à la française.