Cambodge. Histoire d'un monstre qui a exterminé 12 380 personnes.

Rithy Panh a pu interroger, du fond de sa cellule, l'ex-Khmer rouge Kaing Guek Eav, alias Duch. Saisissant.

Comment le marginal Parti communiste cambodgien est-il parvenu, en 1975, à instaurer un régime révolutionnaire qui conduisit à la disparition d'un quart de la population du pays ? Quelles furent les conséquences de la terreur khmère rouge ?

Les négociations internationales, qui ont mis en avant le thème de la "réconciliation nationale", veulent faire l'économie de la justice et de la connaisance précise des faits, pour le plus grand avantage des anciens génocidaires qui se recyclent après la mort de Pol Pot.

Aujourd'hui, la plupart de anciens soldats de Pol Pot se sont ralliés au régime de Phnom Penh. Mais ils restent au pouvoir dans leur région même s'ils sont divisés sur la nécessité de juger les responsables d'un génocide qui a fait 1,7 million de morts entre 1975 et 1979.

Alors que le procès du responsable khmer rouge est toujours en cours, que peut-on comprendre du parcours de cet homme ? Comment le crime de masse se met-il en place ? Quel est son lien à l'idéologie ? Et que peut-on apprendre, du point de vue de l'histoire et de la pensée politique, de ce type de procès ?

Trente ans après la chute du Kampuchéa démocratique, l'ancien chef du centre de détention et de torture S-21, où plus de 13 000 Cambodgiens ont été exterminés, Kaing Guek Eav, alias Douch, est le premier responsable khmer rouge à comparaître devant le tribunal international de Phom Penh