Vers 17 h 30, heure de l'Est, le 7 janvier 2020, l'Iran a lancé plus d'une douzaine de missiles balistiques contre deux bases militaires irakiennes accueillant des militaires américains et des membres de la coalition à Al-Asad et à Erbil.

La nouvelle Commission européenne entrée en fonction fin 2019 a rapidement manifesté l’ambition de renforcer le rôle géopolitique de l’Union. Dans le contexte du Brexit, face aux résurgences de rivalité entre les Etats-Unis et la Russie, et aux ambitions chinoises, faire entendre la voix de l’Europe sera indispensable mais ne sera pas une mince affaire. Parmi les sujets de préoccupation les plus inquiétants et les plus proches de son espace territorial, la région méditerranéenne occupe une place de choix.

Après six semaines d'affrontements sauvages marqués par de graves exactions, l'Azerbaïdjan a récupéré une bonne partie de la région et contraint sa population arménienne à l'exode. Erevan, désormais sous tutelle de Moscou, est à genoux.

Loin de dresser Moscou contre Ankara, le conflit du Haut-Karabakh a révélé l'existence d'une entente cordiale entre les deux puissances rivales. Quelles en sont les racines et les conséquences ? Le chercheur Bayram Balci répond.

Pascal Boniface est fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il est également l'auteur de plus de 60 ouvrages dont "Géopolitique de l'intelligence artificielle" (Editions Eyrolles, 2021).

Ceux qui ont l’âge d’avoir suivi le siège de Sarajevo en direct entre 1992 et 1996 ont souvent confondu qui était qui, qui luttait pour quoi, quelle ville se trouvait où et laquelle de Vukovar, Mostar ou Mitrovica était en Croatie, en Bosnie ou au Kosovo. Peu ont compris pourquoi les Kosovars albanais ne revendiquaient pas une « grande Albanie » mais leur indépendance, ni comment la Bosnie-Herzégovine pouvait être un Etat fédéral, lui-même constitué de la fédération de Bosnie-Herzégovine et de la République serbe.

En août 2021, l’association Futuribles International a publié quatre scénarios sur l’évolution de la situation mondiale à l’horizon 2025. Ces scénarios résultaient d’un travail en continu, réalisé pour ses membres depuis le début de la crise sanitaire. En janvier 2022, une actualisation des réflexions prospectives a été mise en discussion auprès d’un groupe de travail. Les éléments clefs qui en ressortent sont présentés ici. Détails. Pas de chiffres.

A qui profitent le crime de Poutine, la guerre en Ukraine et la déstabilisation qu'elle a engendrée ? Le monde entier guettait l'affrontement entre les Etats-Unis et la Chine. La puissance « mature » contre la puissance émergente. C'est le thème de "La Guerre du Péloponnèse" de Thucydide qui raconte l'affrontement entre parte et Athènes. Xavier Darcos en rappelle le message : « Un Etat perçoit la puissance d'un autre comme un péril à conjurer.

La stratégie russe en Ukraine relève de la dissuasion offensive, dans l’objectif de déconstruire l’espace européen démocratique. Elle exige une nouvelle architecture de sécurité de l’Europe, y compris une stratégie de dissuasion commune.

« L’Europe centrale est reliée culturellement à l’Ouest, géographiquement au Centre, politiquement à l’Est. C’est ainsi que l’écrivain tchèque Milan Kundera décrivait « la tragédie de l’Europe centrale » dans un essai publié en 1983. L’affirmation que l’Europe centrale est « un Occident kidnappé » a suscité un important débat parmi les intellectuels de cette région du monde – ses "Dichter und Denker" –, contribuant à modifier non seulement l’image qu’elle se faisait d’elle-même mais aussi, à l’Ouest, la géographie mentale du continent.

Dire que les Balkans, dans les deuxième et troisième décennies du XXe siècle, connurent des temps troublés est un euphémisme. Le traité de Berlin, en 1878, avait déjà bien miné le terrain en fragmentant la région en petits États, forcément rivaux.

En 1997, "The Grand Chessboard" ("Le Grand Échiquier") du géopoliticien Zbigniew Brzezinski (1918-2017) identifie les trois leviers qui permettraient aux États-Unis de conserver le premier rôle dans les affaires mondiales au XXIe siècle : contenir la poussée de la Chine, ce qui est lucide ; poursuivre la division des Européens, objectif constant depuis 1945; couper la Russie ex-soviétique de l'Ukraine, dont l'arraisonnement donne au Kremlin la possibilité de jouer un rôle mondial.