Un éblouissement : la découverte du Mexique par Serge Gruzinski, en 1970. Depuis lors, cet historien peu classique a approfondi sa connaissance émerveillée du Nouveau Monde.

Enseignant au Brésil, aux Etats-Unis et en France, cet historien reconnecte les câbles débranchés d'une histoire de l'humanité. Pour sortir de l'eurocentrisme.

Entre fascination et répulsion... les Espagnols de Fernand Cortez oscillent constamment d'un sentiment à l'autre. La conquête territoriale, humaine, économique du Mexique ressemble fort à une entreprise démesurée dans un cadre fantastique. Mais le face à face Cortez-Montezuma repose d'abord sur un pari fou et sur un énorme malentendu.

De 1580 à 1640, l'Empire espagnol s'étend d'Anvers à Manille. De ce brassage d'objets et de pensées naît un monde métis auquel Serge Gruzinski consacre un essai magistral.

La mondialisation ne date pas d'hier : elle remonte au XVIe siècle, affirme Serge Gruzinski, mais son devenir n'était nullement inscrit dans les faits qu'il nous invite à relire. Après 1492, les liaisons européennes se multiplient avec le reste du monde, lancées pour la plupart depuis la péninsule Ibérique. Routes commerciales, bien sûr, mais pas exclusivement. Le rêve de Christophe Colomb est d'abord idéologique : l'or qu'il espère trouver en terres lointaines permettra de reprendre Jérusalem et de terrasser l'islam.

Au XVIe siècle, les Espagnols cinglent vers l'ouest, découvrent et asservissent l'Amérique. Comme les Portugais partis vers l'est, ils cherchaient l'Asie. Pour s'emparer de ses épices et de son or.