Dans "Vivre avec nos morts" (Grasset), la femme rabbin raconte comment elle accompagne mourants et endeuillés.

Delphine Horvilleur est l’une des trois femmes à exercer en tant que rabbin en France. Sa philosophie, qui prône un judaïsme plus ouvert, fait de plus en plus d’adeptes.

Delphine Horvilleur est rabbin. Elle signe, avec l'islamologue Rachid Benzine, "Des mille et une façons d'être juif ou musulman" (Seuil). Sherin Khankan est imam à Copenhague et publie "La femme est l'avenir de l'islam" (Stock). Entretien croisé.

Personnalités du monde du spectacle, intellectuels, auditeurs anonymes, juifs et non juifs, se pressent à ses ateliers de commentaires hébraïques. A 44 ans, Delphine Horvilleur est l'une des rares femmes rabbins de France et la voix la plus écoutée du judaïsme libéral. Un succès que cette ancienne journaliste doit à sa critique du patriarcat, à son engagement en faveur du dialogue interreligieux et à sa vision moderne de la société, en décalage avec les positions des traditionalistes.

Issue de deux histoires familiales a priori incompatibles, sa foi s’apparie aux valeurs de la tolérance et de la laïcité. Cauchemar des traditionnalistes, la jeune femme s’interroge sur les racines de l’antisémitisme et met aussi en pratique son ouverture aux autres religions.

Pour la parution de son bouleversant "Vivre avec nos morts", la rabbin Delphine Horvilleur rencontre la philosophe Claire Marin, auteure du remarqué "Rupture(s)". Dialogue exclusif sur l'éphémère de la vie, l'indicible de la mort et les fantômes du Covid.

Pour les auteurs de "Des mille et une façons d'être juif ou musulman" (Seuil), musulmans et juifs souffrent d'une perte de repères qui les pousse à s'immerger dans les rites.

L'un est grand rabbin de France, l'autre femme rabbin libérale. Ils se disputent aujourd'hui la représentation des Français juifs. Enquête sur une relation particulière.

Ils sont tous les deux des libéraux dans leur confession. Le rabbin Delphine Horvilleur et l'islamologue Rachid Benzine ont voulu réfléchir ensemble aux "mille et une façons d'être juif ou musulman".

Pour la théologienne et rabbin libérale la haine contre les juifs est le premier symptôme d'un mal qui frappe toute notre société. Elle appelle les "gilets jaunes" à condamner ces dérives qui entachent leur mouvement.

Depuis l’attaque du Hamas, Delphine Horvilleur, rabbin, femme de dialogue, est ébranlée. De voir les haines se déchaîner, les digues contre l’antisémitisme céder… Elle l’exprime dans un cri du coeur bouleversant.

Elle est belle et droite, le front haut, elle parle franc, sans complaisance mais avec bienveillance: c'est ainsi qu'elle s'occupe des autres. Delphine Horvilleur, l'une des rares femmes rabbins en France, a traversé les premiers mois de la pandémie avec le sentiment réconfortant qu'elle pouvait être utile. Elle a écouté ceux, très nombreux, qui ne pouvaient accompagner leurs proches jusqu'à la fin. Et elle a écrit ce beau livre, nourri d'expériences personnelles et de références religieuses, empreint de gravité mais aussi plein d'humour : "Vivre avec nos morts".