Deux romans jouent le pathos en cette rentrée 2014 : "Réparer les vivants" de Maylis de Kerangal et "Le Chardonneret" de Donna Tartt. Là où la première sublime le genre, la seconde s'empêtre dans une crème larmoyante. Confrontation.

Victime d'un accident, Simon Limbres, dix-neuf ans, est entre la vie et la mort. Mort cérébrale, mais le corps est maintenu en vie jusqu'à la décision de ses proches : accepteront-ils le don d'organes ? Un livre dont le rythme obéit aux pulsations de la vie. Sans pathos et bouleversant.

Pour l'auteure de "Réparer les vivants", écrire, c'est d'abord du temps et un lieu pour le faire. Depuis dix-sept ans, elle travaille dans une chambre de bonne du Marais, avec vue sur les toits de Paris, un refuge propice à la concentration, à l'intimité nécessaire au travail littéraire.

Au départ, il y a le roman de Maylis de Kerangal qui donne naissance à une pièce de théâtre présentée au théâtre du Rond-Point à Paris en septembre-octobre 2016 dans une adaptation et une mise en scène d'Emmanuel Noblet, et à un film de Kattel Quillévéré qui arrive en salles en novembre de la même année. La trame narrative, suffisamment forte pour provoquer ces réélaborations, repose sur un étrange paradoxe lié au don d'organe : la vie d'un individu est sauvée grâce à la disparition d'un autre, on répare un vivant grâce à un mort.

Après le succès de "Suzanne", la réalisatrice Katell Quillévéré prépare son troisième film, "Réparer les vivants", avec Tahar Rahim, Dominique Blanc, Emmanuelle Seigner, Kool Shen et Anne Dorval. Elle adapte au cinéma le roman de Maylis de Kerangal qui raconte l'histoire, sur vingt-quatre heures, d'une transplantation cardiaque. En exclusivité, "Causette" vous fait partager les coulisses du film, qui sortira courant 2016. Premier épisode : le scénario, avec Gilles Taurand.

Pour la collection « Raconter la vie », Maylis de Kerangal s'attache au parcours de Mauro, chef cuisinier atypique.

C'est à partir de "Corniche Kennedy" (2008) qu'on remarque vraiment Maylis de Kerangal, à travers cette histoire d'adolescents à Marseille, aimantés par le rituel du saut. Avec le recul, on se dit que ses obsessions ont déjà pris forme : elle aime les noms propres qui sonnent fort, s'intéresse aux lieux comme s'ils étaient des héros, aux gestes précis des personnages qui ritualisent leurs actions.

Le triomphal "Réparer les vivants" couronne la progressive montée en puissance de l'écrivaine, depuis son premier livre, en 2000.

Quatre ans après le succès phénoménal de "Réparer les vivants", Maylis de Kerangal revient avec un roman très attendu, où elle dit avoir mis beaucoup d'elle-même. Confidences.

Maylis de Kerangal signe avec "A ce stade de la nuit" l'une des premières oeuvres littéraires consacrées en France aux naufrages de Lampedusa, cette île placée à l'extrémité de la Sicile (à la proue de l'élongation d'une Europe qui s'échappe, en pointillés de plus en plus ténus, vers le Sud et vers l'Afrique), cette île devant laquelle plus de 12 000 migrants ont péri depuis désormais plus de vingt-cinq ans.