Avec un dessin très chaleureux, un vrai sens du détail et un trait vif aux couleurs estivales pour ce dernier tome, Cati Baur a donné une seconde jeunesse aux romans pour préados de Malika Ferdjoukh, "Quatre soeurs". La fin d'une aventure réussie que nous conte la dessinatrice rencontrée fin janvier 2018 au Festival d'Angoulême.

En 2009, l'équipe des Rendez-Vous de la bande dessinée d'Amiens décide, après vingt-deux éditions couronnées de succès, d'associer au festival un département éditorial qui se consacrera à la bande dessinée jeunesse. Une démarche très largement encouragée à l'époque par des auteurs dont le secteur était un peu l'oublié de l'euphorie des années 2000. Dix ans plus tard, les éditions de la Gouttière sont devenues une référence en matière de BD destinées aux enfants et aux adolescents.

Les éditions Gallimard viennent de publier la suite de "5 mondes", une fable spatiale écolo et humaniste dans laquelle une poignée de jeunes héros vont tenter de sauver leurs planètes en y rallumant cinq phares éteints depuis plus d'un millénaire. Une aventure interplanétaire aux innombrables rebondissements, qui se veut aussi une critique ingénieuse et constructive de notre société de consommation et de ses dérives.

Philippine Lomar est encore adolescente, mais elle exerce déjà le métier de ses rêves : détective privée. La jeune fille a cela dans le sang, et puis c'est tout... Après s'être frottée à une bande de racketteurs, avoir sauvé une gamine d'un amour toxique et démasqué un réseau de pollueurs des rivières, Philippine doit désormais faire face à un mal plus sournois : les violences conjugales.

Après "Florida", paru en 2018, Jean Dytar s'offre une petite récréation en réalisant une bande dessinée jeunesse dans le cadre de la collection créée depuis peu par les éditions Delcourt et le Louvre. Dans une habile inversion des points de vue, il donne la parole aux oeuvres devant lesquelles les visiteurs ne font que passer. Une fable pertinente sur les notions de visibilité et de célébrité, et une critique subtile de la société de consommation.

Si vous vivez près d'enfants de trois à six ans, il vous est impossible de ne pas avoir entendu parler de "Petit Poilu", véritable star dans les classes de maternelle, dont les albums sont l'incontournable cadeau des goûters d'anniversaire. Création de Céline Fraipont au scénario et Pierre Bailly au dessin. Petit Poilu est une bande dessinée imaginée sans texte pour que les petits puissent la prendre en main tout seuls, avant même de savoir lire.

Depuis 1954, la célèbre Martine, de Marcel Marlier, tient une place à part dans la culture enfantine franco-belge. Regardée de haut - très haut - par la critique officielle de la littérature jeunesse, la petite fille modèle des trente glorieuses semble imperméable à toutes les moqueries. Les mérite-t-elle ? En lectrice attentive, Laurence Soudard répond à cette question par un essai attentif et, somme toute, pas si sévère...

En 2020 les éditions Monsieur Toussaint Louverture se lancent dans un important travail de réédition avec une nouvelle traduction de la série de Lucy Maud Montgomery, best-seller dès sa parution. D'où vient ce succès international ?

Des "psys", des cognitivistes et une linguiste dressent un état de la recherche, portent leurs regards - complémentaires - sur l'enfance. L'un souligne combien la saisie de cet "objet d'étude" a évolué. Une autre piste l'altruisme du bébé, la troisième repère comment, plus grand, il interagit et console le héros d'une fiction... le psychanalyste cherche le sens d'une conduite adolescente à risques, l'imagerie du cognitiviste montre l'aire cérébrale mobilisée par le plaisir puis celle de l'appréciation du danger, encore immature... Et comment vit-on en 2022 les différences d'âges, de sexes ?

Quand on évoque des personnages d'enfants pauvres dans la littérature de jeunesse, on pense le plus souvent à Rémi de Sans Famille, à Oliver Twist ou à Gavroche... Et les filles ? A part peut-être la triste « petite fille aux allumettes », on n'en connaît pas beaucoup...