Comment le souverain contient les islamistes et veut faire décoller son pays.

Ce patron marocain livre une analyse critique et pondérée de l'action politique et de la situation économique du pays, étroitement liées.

Surnommé Petit Premier ministre pour avoir activement assisté son oncle Abbas El Fassi entre 2007 et 2011, Nizar Baraka ne cesse de voir sa cote monter. Notamment auprès du Palais.

Animé par une vision extrêmement conservatrice de la place des femmes, le chef du gouvernement multiplie les saillies douteuses contre ses opposantes. Qui le lui rendent bien.

On le disait usé par le pouvoir, forcé d'avaler des couleuvres, affecté par la perte de son bras droit, Abdellah Baha. Mais le chef du gouvernement a relevé la tête, soignant ses relations avec le Palais et réservant ses flèches pour l'opposition.

Aussi discret que rigoureux, le ministre marocain de l'Intérieur a reçu "J.A." pour une rare interview dans un contexte sécuritaire tendu.

Incapable de donner un cap au parti de la balance, Hamid Chabat est de plus en plus contesté par les siens, qui appellent de leurs voeux un renouvellement de la direction dans la perspective des législatives de 2016.

L'un est un chef de gouvernement qui doit préserver une coalition fragile, l'autre est l'un des puissants ministres imposés par le Palais. Entre les deux hommes, le torchon brûle.

Le royaume du Maroc est cité en exemple aux monarchies arabes qui font face à des revendications pour plus de démocratie mais pour ses détracteurs, il est toujours aux mains du ″Makhzen″, un système qui se maintient au pouvoir dans les coulisses de la cour royale.

En qualifiant la présence marocaine d'« occupation » à l'issue d'une visite dans les camps de Tindouf, Ban Ki-moon a provoqué une crise diplomatique sans précédent avec le royaume. Qui menace de couper les vivres à la mission onusienne déployée sur le territoire.

A deux mois des élections à la Chambre des représentants, fixées au 7 octobre 2016, toutes les formations politiques s'organisent. Pendant que le gouvernement sortant d'Abdelilah Senkirane défend son bilan, en particulier sur le plan économique. Sommaire. Duel au soleil. Les "hizbicules" feront l'appoint. Abdelilah Benkirane, politique fougueux et homme normal. Economie : turbulences passagères.

Le 7 octobre 2016, les Marocains éliront le parti qui dirigera le prochain gouvernement pour une durée de cinq ans. Entre les deux favoris, les islamistes du PJD et les libéraux du PAM, la lutte est féroce. Sommaire. Mohamed Hassad, 63 ans, ministre de l'Intérieur depuis trois ans : "Ce scrutin sera libre et honnête. Je peux le jurer". Hamid Chabat, 63 ans, secrétaire général de l'Istiqlal : "Nous sommes l'alternative à la bipolarité".