Les élections municipales de juin 2022 ont fait du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia la formation qui a obtenu le plus de voix au sein de la coalition des conservateurs. "L’Espresso" a suivi sa présidente, Giorgia Meloni, pendant sa campagne électorale.

À l'issue des élections législatives du 25 septembre, elle pourrait devenir la première femme à tenir le rôle de Premier ministre en Italie. Une éventualité qui suscite de grandes craintes. Giorgia Meloni, qui se définit aujourd'hui comme "conservatrice", a-t-elle réellement coupé les ponts avec l'univers néo fasciste? Que changerait l'arrivée d'un gouvernement souverainiste dans les équilibres de l'UE? Une longue enquête du quotidien de centre gauche "La Repubblica" retrace son parcours et tente de répondre à ces questions. En tirant la sonnette d'alarme. Sommaire.

La démocratie italienne est "solide" et offre toutes les garanties pour contrer l'ultraconservatisme de la prochaine Première ministre, qui sera confrontée à un devoir de responsabilité, rassure cet éditorialiste centriste.

La candidate aux élections générales pourrait gouverner le pays. Et faire prendre à la Botte un tournant autoritaire et conservateur.

En arrivant au pouvoir, la présidente du Conseil avait promis d'endiguer les flux de migrants. Mais les arrivées ont plus que doublé depuis janvier 2023

Alors que le revenu de citoyenneté a été supprimé par le gouvernement Meloni, des centaines de milliers de personnes plongent dans une précarité accrue. Reportage à Naples, touchée de plein fouet.

En remportant, le 25 septembre 2022, les élections législatives, Giorgia Meloni et sa formation d'extrême droite des Frères d'Italie (FdI) accèdent au pouvoir, cent ans après la marche sur Rome qui marqua l'entrée du pays dans l'ère mussolinienne (1922-1945). Si l'ascension de la candidate aux accents postfascistes semble fulgurante, elle relève de l'impasse politique dans laquelle étaient englués ses principaux rivaux et surtout le pays.

Vivement critiquée par Gérald Darmanin, la cheffe du gouvernement italien est diversement appréciée au sein du RN : si les troupes de Marine Le Pen saluent l'arrivée au pouvoir d'une coalition anti-immigration, elles tentent de différencier le contexte transalpin de la situation française.

La quasi-totalité des pays du continent subissent une offensive nationale-populiste inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces mouvements radicaux, qui grignotent les démocraties de l'intérieur, sont bien partis pour imposer leur agenda au Parlement et au Conseil européens. Sommaire. Extrême-droite en Europe. La menace intérieure. Pologne, difficile retour à l'état de droit. Italie, l'emprise culturelle de Meloni.

En visite à Bruxelles début novembre, Mme Giorgia Meloni a montré patte blanche : la présidente du conseil italien entend respecter scrupuleusement les traités européens, se plier au dogme de la rigueur, soutenir l’Ukraine coûte que coûte… Des positions qu’elle conjugue à un ultraconservatisme autoritaire sur les sujets sociétaux. Mais cela intéresse moins les instances de l’Union.

Si la présidente du Conseil a réussi à rassurer Bruxelles, la postfasciste affiche dans son pays un visage dur sur les questions régaliennes. L'article se conclut par une interview de Giuliano da Empoli qui dénonce "Une polarisation à "l'américaine" de la politique".

Mme Giorgia Meloni et ses proches veulent en finir avec l’hégémonie culturelle supposée de la gauche, un projet toujours cher au populisme réactionnaire. Changer les responsables et diminuer les (déjà maigres) budgets ne suffit pas. Il faut imposer un « nouveau récit », célébrant les valeurs nationalistes et néofascistes. Une entreprise au long cours, qui passe par la réécriture de l’histoire.