Ancien haut fonctionnaire, Denis Olivennes a été directeur général adjoint d'Air France, président de Numéricable, DG de Canal+ et du "Nouvel Observateur", PDG de la Fnac et d'Europe 1. Il livre ici ses craintes sur l'évolution du mouvement des "gilets jaunes".

Le peuple s'exprime-t-il par ses représentants élus ou de manière directe, sous forme d'insurrection ? L'interrogation, relancée par le mouvement des "gilets jaunes", date de la Révolution française.

S'informant hors des canaux traditionnels et dénonçant un traitement partisan dont ils seraient victimes, les "gilets.jaunes" essaient désormais de faire vivre leurs propres médias. Non sans reproduire certains travers du journalisme traditionnel.

Le souvenir de Mai 68 hanté les commentaires depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ». Sur le terrain du maintien de l'ordre, la comparaison est des plus inquiétantes. Le gouvernement de 1968 n'était pas moins surpris que celui d'aujourd'hui. L'autorité et le sens politique du préfet de police Maurice Grimaud avaient alors permis d'éviter le pire.

Dans son livre "Public Matters", la photographe Janet Delaney rend compte de l'ambiance contestataire des rues de la métropole californienne entre 1981 et 1989. Face à l'offensive conservatrice de Reagan, la capitale de la contre-culture affirmait sa différence. Une époque qui fait écho aux années Trump.

L'ex-conseiller de Trump veut mobiliser les Européens en fédérant un courant antisystème. Interview exclusive du grand sorcier des populistes.

Depuis des mois, le peuple français gronde, manifeste une colère confuse et bruyante contre toutes les élites. Il veut être écouté et le fait violemment savoir, entraînant la nation dans un tumulte dont l'ampleur a surpris. Car le peuple est ainsi : imprévisible toujours, excessif parfois, cherchant sans cesse son équilibre entre raison et émotion. La grande histoire l'a trop souvent négligé, pour ne s'intéresser qu'aux nobles et aux rois, aux affaires de l'Etat. A tort, car il y a tant à apprendre des coups de sang qui le traversent.

Trois parutions regroupent des analyses de chercheurs pourtant peu enclins, habituellement, à commenter les mouvements sociaux à chaud. Sylvain Bourmeau analyse les différentes manières dont médias, chercheurs en sciences sociales et écrivains traitent le mouvement des gilets jaunes.

Depuis des mois, des citoyens expriment leur mécontentement dans la rue. Cela ne suffit pas à faire vivre la démocratie. En complément, un article intitulé "Atlernative".

"L'imagination ailée, opulente et joyeuse d'un homme à pied" célébrée par Victor Hugo porte les pas des marcheurs poètes. Suivons-les ! En complément, un article intitulé "Comment marcher est devenue une action politique".

D'abord utilisée pour stigmatiser les classes rurales populaires, l'expression est aujourd'hui revendiquée par certains. Derrière cette locution : une lame de fond sociologique et politique. Sommaire."Nous, les petits blancs" disent-ils. Enquête sur une colère qui gronde. Peurs populaires à Caen. Bordeaux, place forte des gilets jaunes. Gaulois sans filtre. Une contre-culture très active.

Porté par une levée de fonds à succès, le premier numéro du trimestriel "Zadig", revue itinérante, entend raconter la France en crise à travers ses territoires.