La plate-forme de vidéos sera absente du Festival de Cannes. Mais Netflix, avec plus de 3 millions d'abonnés en France et plus de 100 millions dans le monde, est en train de damer le pion aux studios de cinéma et aux diffuseurs de séries comme Canal +. PAR

Depuis sa création en 1997, l’entreprise américaine Netflix est passée d’un service de location de DVD à un service de streaming vidéo, pour finir par devenir la plus grosse centrale de production et de diffusion télévisuelle au monde. En effet, en 2018, son offre de divertissements dépassera de loin celle de n’importe quel réseau de télévision. Le cours de son action a plus que doublé depuis le début de l'année et les investisseurs sont nombreux à s'y intéresser.

Comment les ennemies d'hier - TF1, France Télévisions et M6 - se sont alliées pour créer la plateforme Salto.

Dans "Le Seigneur de Bombay", un flic est confronté au retour d'un baron du crime. Emblématique de la stratégie d'hégémonie de Netflix, une série qui plonge dans les tréfonds de la société indienne.

Netflix sort l'artillerie lourde pour sa nouvelle série de science-fiction, "Maniac", avec le tendem d'acteurs Jonah Hill-Emma Stone en vedette et le retour derrière la caméra de Cary Fukunaga, le prodige de "True Detective", saison 1. Assisté de Patrick Somerville à l'écriture, il livre une cartographie de l'esprit humain dans un paysage plus sombre que l'original dont il s'inspire.

Pour la deuxième année consécutive le festival international du film de Cannes se trouve confronté à une affaire Netflix. L'an dernier, avec beaucoup de commentaires controversés, plusieurs films Netflix avaient été projetés en compétition, dont "Okja" de Bong Joon-ho et "The Meyerowitz Stories" de Noah Baumbach qui, en effet, n'ont pas pu trouver de sortie en France malgré les offres faites par des distributeurs français, notamment pour "Okja". Netflix entendait réserver la primeur des films à son antenne, ne pouvant s'insérer dans la chronologie des médias en France.

Dans quel monde entrons-nous ? Ce dossier part du constat qu'il devient impossible de penser le cinéma en dehors de l'accélération des avancées technologiques et du monde qu'elles dessinent (il faudrait dire : "designent"). Le cinéma entre dans un autre cycle qui pose des questions radicales. Sommaire. "Designing minds" : changer l'humain. L'ordre algorithmique. "Eye tracking", traquer le regard.

Pour faire suite à la critique de "The Laundromat : L'Affaire des Panama Papers" parue dans notre numéro de novembre 2019, voici un entretien que nous avons réalisé avec un cinéaste auquel nous sommes fidèles depuis ses débuts : Steven Soderbergh. Sa relation particulière avec les chaînes câblées et les plateformes type Netflix rend ses propos particulièrement d'actualité, si le sujet même du film ne suffisait pas. Par ailleurs, ce léger décalage avec la sortie du film lui permet d'aborder un point de scénario dont la révélation pourrait gâcher le plaisir des premiers spectateurs.

"The Irishman", "Marriage Story" de Noah Baumbach, "Uncut Gems" de Josh et Benny Safdie : ces trois films, représentant chacun à leur façon un aboutissement de l'oeuvre de cinéastes new-yorkais issus de différentes générations, partagent aussi la triste distinction d'être privés de sortie française. Pour les voir, il faut s'abonner à Netflix, producteur des deux premiers et détenteur des droits internationaux du troisième.

Derrière le succès de Netflix, il n'y a pas seulement nos soirées confinées. Le cofondateur de la société de streaming livre ses secrets.

Netflix veut compenser sa production de CO2. Crédible ? Interview croisée de son cocréateur, Reed Hastings, et d'Emma Stewart, vice-présidente chargée de l'environnement.

Reed Hastings est le créateur de Netflix. Pour gérer le géant du streaming, il utilise des techniques de management jamais vues auparavant : ses employés disposent d'une très grande liberté de création, peuvent prendre autant de vacances qu'ils le souhaitent et dépenser sans compter. Ce système fonctionne-t-il? Quelles en sont ses limites?