Après l'accord sur la réduction de la production conclu à l'Opep, la conjoncture reste compliquée pour les membres subsahariens de l'organisation, qui auront à négocier ferme à Vienne pour rester à flot.

En réussissant à convaincre à la fois Riyad, Téhéran et Moscou de réduire leur production d'or noir, Noureddine Boutarfa a apporté une bouffée d'oxygène à son propre pays. Et sauvé au passage l'Opep. Récit exclusif d'une négociation menée de main de maître.

Devant une sole dans un restaurant de Mayfair, l'ancien ministre du Pétrole d'Arabie saoudite parle de ses griefs contre l'Opep, de son enfance de nomade, et assure qu'à terme, nous verrons qu'il avait fait le bon choix pour le cours du pétrole.

Puissance énergétiques jouant depuis un siècle un rôle majeur dans la géopolitique mondiale, les pays du Golfe ont des intérêts convergents. Mais, dans un contexte régional d'instabilité chronique, ils sont aussi en concurrence pour le leadership régional et dans la recherche de diversification de leurs économies, très fortement dépendantes de leurs ressources en hydrocarbures.

En septembre dernier, routiers, chauffeurs de taxi, ambulanciers et agriculteurs réussissent presque à paralyser le pays.

Du premier gisement, en 1850, aux dernières gouttes, que l'on annonce imminentes... depuis des décennies, le pétrole a été pour le XXe siècle ce que le charbon fut au XIX : une révolution. Sommaire. Des magnats assis sur un pactole. La source d'un leadership géopolitique. La naissance des pétromonarchies. Le nerf de la guerre. De ténébreuses affaires.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'est plus toute-puissante mais conserve d'indéniables atouts.

Alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les producteurs hors OPEP doivent se réunir les 20 et 21 juin 2002, M. Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale américaine, multiplie les pressions pour empêcher une hausse des prix.

Epicentres de la production d'hydrocarbures, les Etats du Golfe doivent s'adapter à un paysage énergétique bouleversé par l'arrivée de nouvelles ressources sur le marché et par le retournement historique de la demande dans les pays européens. Consommer moins et développer des énergies alternatives pour réserver les hydrocarbures à l'exportation : le défi est immense pour des pays au sein desquels la paix sociale repose sur une consommation sans limite d'énergies subventionnées.

En n'intervenant pas sur le marché, l'Arabie saoudite espère affaiblir les producteurs de schiste américains, explique l'analyste Francis Perrin. Mais elle commet une erreur en sous-estimant leur capacité de résistance, réplique Alexandre Andlauer.