Dans un livre aussi dérangeant que stimulant, un journaliste britannique dissèque les profondes contradictions et faiblesses qui traverse les sociétés arabes, freinant d'autant leur évolution.

Crise. Pour la 1ère fois, les peuples arabes se révoltent en masse contre leurs dirigeants. Les manifestations sont souvent animées par des jeunes qui veulent le changement. ″Géo Ado″ te raconte ce moment historique.

Invisible, la mèche qui conduit de l'étincelle à la poudre apparaît quand elle s'embrase. En Tunisie, elle a brûlé pendant près d'un mois avant d'aboutir au renversement de M. Zine El-Abidine Ben Ali : notre envoyé spécial en a observé le cheminement. Que va-t-il advenir ? L'atout principal du soulèvement tunisien, sa spontanéité, suffira-t-il à bousculer le statu quo économique et social ? En Egypte, la colère sociale, galvanisée par la déflagration tunisienne, contraint le pouvoir à manoeuvrer. En Algérie, les jacqueries se multiplient, malgré la répression.

On assimile souvent les Arabes à leur seule identité islamique, et l'argument religieux sert trop fréquemment de justification au mal-développement des pays arabes. Or, comme le souligne ici Pierre Blanc, ces assimilations sont plus que hâtives : qu'il s'agisse d'évolution démographique, de développement économique ou d'avancées démocratiques, les chiffres et divers contre-exemples permettent de montrer les limites de tels raisonnements.

Depuis la première guerre du Golfe (1990-1991), les pays arabes du Proche-Orient et du Maghreb ont connu une succession de bouleversements qui, partout ailleurs, auraient déstabilisé bien des pouvoirs.