Polémique. Simples sceptiques ou europhobes de toujours, ils font le procès de la monnaie unique. Enquête.

Rencontre, en novembre 2010, avec Philippe Simmonot, directeur de l'Atelier de l'économie contemporaine, et du séminaire monétaire de l'institut Turgot et auteur du livre ″Le jour où la France sortira de l'euro″, qui revient sur les idées avancées dans son essai d'anticipation sur la problématique du sort de l'euro. Un sujet d'actualité alors que les doutes apparaissent sur la pérennité du système monétaire européen.

L'économiste souverainiste n'en pose pas moins expressément trois conditions de réussite : établissement d'un contrôle des mouvements de capitaux, remise de la Banque de France sous tutelle gouvernementale, réutilisation du levier des taux d'intérêt.

L'illusion lyrique entretenue longtemps, du moins en France, autour du « couple » franco-allemand n'est plus de mise. La crise européenne et les tensions auxquelles elle a donné lieu ont dissipé les faux-semblants. Si le divorce est impossible, l'harmonie est improbable. Il est temps de prendre la mesure des difficultés qui grèvent ce que nos alliés allemands appellent plus sobrement un « partenariat ». Johann Chapoutot éclaire leurs soubassements historiques.

Les situations économiques se répètent sans se ressembler. Franck Dedieu et Frédéric Teulon dressent un parallèle historique entre la voie de la dévaluation adoptée par le gouvernement du Front populaire en 1936 et les choix du gouvernement socialiste quatre-vingts ans exactement après.

Cet article étudie l'évolution de la politique du crédit menée par la Banque de France à partir des réformes bancaires de 1966 jusqu'à l'arrivée au pouvoir du Parti socialiste en 1981. Cette évolution constitue la genèse des politiques de libéralisation financière et monétaire de 1984. A partir de la fin des années 1960, des réformateurs libéraux tentent de mettre fin à l'intervention de la Banque de France dans l'allocation du crédit, c'est-à-dire de rendre la politique monétaire plus neutre dans le cadre d'un système financier où la libre concurrence et les prix orientent l'allocation.

En imposant deux de ses amis à la Banque de France, le président réaffirme sa défiance à l'égard de la politique monétaire du gouverneur. Et rompt sa promesse de non-intervention.

"Il f*ut être irresponsable pour faire battre des records à notre monnaie alors que la croissance s'est ralentie", entend-on à Matignon. Mais le gouverneur de la Banque de France tient bon.

On n'allait pas nommer des iconoclastes au conseil de la Banque de France, mais de là à en faire une annexe de l'Ena...

Pour bon nombre de députés et de patrons, les responsables de la crise, ce sont les technocrates du ministère des Finances, qui, depuis 1983, imposent leur diktat à l'économie française. Et d'abord le directeur du Trésor, Jean-Claude Trichet, apôtre du franc fort.