Les autorités envisagent de réformer en profondeur le système médical pour en faire un vrai service public. Mais les mauvaises habitudes risquent de compliquer la tâche

Dans un pays où la table est révérée, sept Chinois sur dix s'affirment préoccupés par la qualité des produits alimentaires. Les scandales se multiplient : huile frelatée, fruits de mer aux métaux lourds, abus de produits chimiques. Si la répression policière s'abat sur des réseaux organisés, la presse dénonce la corruption et une faillite morale.

La malnutrition fait encore des ravages chez les enfants des provinces pauvres. Et le programme national destiné à faire reculer la ″faim cachée″ est miné par la corruption.

Hématologue formé en France, chercheur de renommée internationale, Chen Zhu, ministre de la Santé de la République populaire de Chine, veut réformer le système chinois de santé publique. Et promouvoir le service aux patients, l'évaluation indépendante et la lutte contre les gabegies.

1996. Il contracte le VIH lors d'une transfusion sanguine dans un hôpital. Aujourd'hui. Tian Xi est emprisonné pour avoir critiqué la politique sanitaire du Parti.

Du cochon fluorescent, des oeufs à la paraffine, du canard au nitrite de sodium... les scandales alimentaires prospèrent et alarment les Chinois.