A la suite de plusieurs crises et événements très médiatisés au cours des trois dernières décennies, les thématiques de prévention ont gagné l'espace public. Cette émergence provoque la multiplication des discours, d'une part, au sein desquels la notion de prévention côtoie de plus en plus celle de risque et, d'autre part, pour lesquels les stratégies de communication sont de plus en plus affinées. Désormais, les politiques de prévention sont devenues un élément constitutif non seulement de la vie sociale mais aussi de la vie politique.

La prévention émerge dans les pays industrialisés comme objet de recherche privilégié pour la santé publique dès les années 1950. Aujourd'hui, trois principaux types de stratégies et de discours de prévention en santé publique se superposent, davantage qu'ils ne s'enchâssent. Le premier relève de la communication du risque, le deuxième de la persuasion et du marketing, et le troisième, plus récent, de la mobilisation communautaire.

Prenant acte de la dimension communicationnelle des politiques de prévention, position selon laquelle la communication est une composante du travail de gouvernement, et non son reflet, cet article dégage les principaux modèles d'analyse mobilisés par les chercheurs pour saisir les rapports entre communication et action publique. A la différence d'un modèle « instrumental » et dans la continuité épistémologique d'un modèle « combinatoire », cet article propose un modèle « intégratif » et « configurationnel ».