C'est une idée bien ancrée dans les esprits : le système immunitaire défend l'organisme contre les entités étrangères, en les rejetant. C'est même ainsi qu'on le définit. Pourtant, la frontière entre rejet et acceptation n'est pas si nette. Les contre-exemples ne manquent pas. Comment expliquer qu'une mère ne rejette pas son foetus, alors qu'il lui est à demi étranger ? Comment expliquer que le corps humain, non seulement accepte, mais ne puisse se passer des milliards de bactéries avec lesquelles il vit en symbiose ? Tous ces paradoxes sont de mieux en mieux compris.

Dès qu'un agent infectieux envahit l'organisme, les cellules alertent le système immunitaire en se couvrant de groupes moléculaires fabriqués à partir de fragments de leurs propres protéines et de celles de l'envahisseur.

Les cellules immunitaires apprennent à reconnaître les intrus qu'elles doivent éliminer. On connaissait deux types d'apprentissage : des biologistes en ont identifié une troisième, qui combine les deux.

Une équipe composée de chercheurs français et suisses vient de mettre en évidence un mécanisme immunologique permettant de générer, à partir d'un antigène repéré par le système immunitaire, un antigène de taille plus petite.

Lorsque les cellules du système immunitaire rencontrent des antigènes, mais qu'aucun cosignal approprié n'accompagne ces molécules étrangères, elles sont inactivées au lieu de passer à l'attaque.