C'est une idée bien ancrée dans les esprits : le système immunitaire défend l'organisme contre les entités étrangères, en les rejetant. C'est même ainsi qu'on le définit. Pourtant, la frontière entre rejet et acceptation n'est pas si nette. Les contre-exemples ne manquent pas. Comment expliquer qu'une mère ne rejette pas son foetus, alors qu'il lui est à demi étranger ? Comment expliquer que le corps humain, non seulement accepte, mais ne puisse se passer des milliards de bactéries avec lesquelles il vit en symbiose ? Tous ces paradoxes sont de mieux en mieux compris.

Le Français Jules Hoffman est récompensé pour ses recherches sur la défense antimicrobienne de la mouche drosophile. Reportage dans son unité à Strasbourg

Les lymphocytes T régulateurs, isolés récemments, empêchent que les fantassins de l'organisme ne se trompent de cibles. Ces cellules offrent de nouvelles pistes pour lutter contres diverses maladies auto-immunes. Elles pourraient également éviter le rejet des greffes.

Une équipe de recherche vient de montrer que chez le souriceau les voies de différenciation des lymphocytes T, dits thymo-dépendants, sont fonctions de l'environnement cellulaire. In vitro, l'équipe a réussi l'activation des cellules dendritiques permettant la différenciation de ces lymphocites T en lymphocites t auxiliaires dont la fonction principale est l'immunité cellulaire.

Le thymus surnuméraire atrophié que présentent certaines souches de souris à la base de leur cou est capable, comme son homologue thoracique, de maturer les lumphocytes T indispensables à la réponse immunitaire.

L'étude d'un ver plat d'eau douce particulièrement résistant aux bactéries a permis d'identifier un mécanisme de défense similaire présent à l'état latent chez l'homme.

Un nouveau traitement contre le cancer allie la génétique et le système immunitaire en entrainant ce dernier à reconnaître et à détruire le cancer de la même façon qu'il le ferait pour des virus ou des bactéries. Ce traitement utilise les propres gènes du patient, modifiés génétiquement.

Aux premières heures de la tumorogenèse, les lymphocytes T régulateurs protègent les cellules cancéreuses des lymphocytes T chargés de les détruire. Une découverte qui met à mal un concept vieux d'un siècle.