Thaïlande. Le soulèvement a été réprimé dans le sang, mais rien n'est réglé. Enquête sur les révoltés de Bangkok.

Les chemises rouges ont quitté Bangkok après une sanglante intervention militaire, tandis que leurs dirigeants sont emprisonnés. Mais tout n'est pas terminé. L'heure des représailles semble avoir sonné.

Quelques mots contre le roi suffisent à déclencher la vindicte. Dans un pays où pleuvent les condamnations pour crime de lèse-majesté, une étudiante vit un enfer depuis trois ans.

En prenant la tête du mouvement populaire, l'ancien parlementaire a réussi à forcer le gouvernement à dissoudre le Parlement.

Les puissantes manifestations des chemises jaunes ont permis, en août 2008, de chasser du pouvoir les partisans de l'ancien premier ministre et homme d'affaires Thaksin Shinawatra. A peine deux ans plus tard, ce sont les chemises rouges qui ont occupé Bangkok. Cet affrontement coloré témoigne de failles profondes dans la société et d'un ébranlement de la royauté.

L'état d'urgence a été décrété dans le pays pour soixante jours. Une décision prise au terme de trois mois de crise, alors que les élections étaient prévues le 2 février 2014. Les partis politiques traditionnels n'ont pas su s'adapter face aux changements de la société thaïlandaise. Aujourd'hui, des réformes sont nécessaires. Mais sortir de la crise sera douloureux.

Membre de l'aristocratie thaïlandaise, proche du roi Bhumibol, elle détonne dans son milieu en prenant fait et cause pour ceux qui soutiennent la famille Thaksin, au nom de la défense des pauvres.

Le gouvernement a fini par proposer, le 3 mai 2010, un compromis qui pourrait satisfaire les manifestants rassemblés à Bangkok. Ces derniers, originaires des campagnes, refusent de se soumettre à l'influence du pouvoir central.