Le maître Alain Resnais nous convie à célébrer la vie, le spectacle et la création dans son dernier film ″Vous n'avez encore rien vu″. Une somptueuse et foisonnante adaptation de l'″Eurydice″ d'Anouilh.

Feu Alain Resnais était un cinéaste changeant. Ce qui ne l'a pas empêché de cultiver la fidélité : jusqu'à "Aimer, boire et chanter", actuellement en salle, il a tourné sous le signe d'Alain Robbe-Grillet.

Tirant les fils esthétiques du chef-d'oeuvre cinématographique d'Alain Resnais et Alain Robbe-Grillet, l'exposition "Letztes Jahr in Marienbad", à Brême, évite l'hommage compassé pour ouvrir des perspectives plastiques inexplorées.

Il faut être Alain Resnais pour intituler son dernier film « Vous n'avez encore rien vu » et relever le défi ! L'artiste en effet n'a cessé de nous étonner. Quelle surprise de voir « Stavisky ... » succéder à « Je t'aime je t 'aime », « L'Amour à mort » à « La vie est un roman », « Coeurs » à « Pas sur la bouche ». Et pourtant, comme celle de Kubrick, son oeuvre est d'une rare cohérence sous l'apparente diversité. Resnais, comme Mandrake, Guy l'Eclair ou Harry Dickson, est un enchanteur, un aventurier, un explorateur.

″J'ai écrit une critique dans ma vie, que je n'ai jamais publiée, et pour cause d'ailleurs, qui l'aurait prise ? C'était sur ″Hiroshima. Je n'ai même pas dû la jeter...″ déclarait Maurice Pialat à Michel denisot en 1992 dans l'émission ″Mon zénith à moi″.