Sur le tracé du projet contesté d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, 366 hectares doivent être artificialisés. Contre la fatalité du bitume, le collectif d'opposants La voie est libre a travaillé à imaginer un autre futur pour ces terres. Leur feuille de route, intitulée « Une autre voie », propose une expérience de bifurcation écologique à grande échelle... Entretien avec le paysagiste et urbaniste Karim Lahiani, cheville ouvrière du projet.

Noëlle Mennecier est présidente d'honneur des Amis de la Bièvre à Fresnes, association qui a lutté durant près de quinze ans pour faire renaître une rivière polluée et en partie enfouie au XXe siècle en région parisienne. Son parcours est à l'avant-garde des projets de « renaturation » défendus aujourd'hui par les organisations écologistes.

Dans la perspective du ZAN, la renaturation va constituer un objectif central de l'action des collectivités en matière d'aménagement du territoire. A visée de compensation, les enjeux de renaturation des sols devront figurer au coeur des stratégies du territoire, déclinées dans les documents d'urbanisme. Déconstruire, dépolluer, désinperméabiliser, restaurer le sol en profondeur... Le sujet émerge au sein des collectivités, sur fond d'incertitudes. Fait partie d'un numéro spécial "Transition écologique". Pas de chiffres.

Pour l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme le rappelait Freddy Rey dans la première partie de ce numéro spécial parue en septembre 2023, les "solutions fondées sur la nature" (SFN) constituent des réponses aujourd'hui largement publicisées pour faire face à deux enjeux majeurs et connectés : le changement climatique et l'érosion de la biodiversité

Déforestation, surpêche, agriculture intensive, bétonisation des sols : la liste des activités humaines nocives pour la biodiversité est malheureusement très longue… Il faut, avant toute chose, préserver les écosystèmes et les espèces qu’ils abritent. Mais est-il possible de restaurer la nature ?

Les solutions fondées sur la nature (SFN) constituent de vrais outils multibénéfices, permettant entre autres de restaurer durablement le fonctionnement des écosystèmes, de favoriser la biodiversité, de participer à l'atténuation et l'adaptation aux changements climatiques, de protéger contre les crues, de stabiliser les lits et berges et réduire leur érosion, d'améliorer l'intégration paysagère et les activités halieutiques, le bien-être et la santé des populations, de protéger la qualité des eaux, et de fournir des services annexes (bois, fourrage, nourriture, polinisateurs...)

Des saules et des peupliers poussent déjà dans l’ancien réservoir du barrage de Kakhovka, détruit en juin 2023, constate le directeur d’une association écologiste ukrainienne.

Au cours du sommet mondial pour la biodiversité, qui s'est tenu du 7 au 19 décembre 2022, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme : pour éviter la 6e extinction de masse, l'humanité doit restaurer 1 milliard d'hectares dégradés d'ici à 2030, soit l'équivalent de la Chine. Le « rewilding » ou « réensauvagement » est l'un des moyens d'y parvenir. Reportage à Ibera, dans le nord-est de l'Argentine, dans l'un des plus ambitieux programmes du genre.

2 200 hectares sont partis en fumée dans les monts d'Arrée cet été 2022. Depuis la rentrée, un comité constitué d’autorités, d’organisations et d’habitants se penche sur les solutions pour remettre les landes en état et prévenir de futurs incendies.

Chaque année, des milliers d’hectares de forêts partent en fumée à cause d’incendies parfois spectaculaires, causés ou non par les humains. Comment la nature reprend-elle ses droits ? Les conséquences de ces feux sont-elles uniquement négatives ? Le changement climatique en cours modifie-t-il la donne ? Pleins feux sur les contrecoups des incendies de forêt…