Emeutes à Dakar... guerre en Ukraine, Poutine, Françafrique... Le président du Sénégal livre à "L'Express" ses quatre vérités.

En décidant de ne pas se représenter en février 2024, le chef de l'Etat a bouleversé la course à la magistrature suprême. Au risque d'affaiblir son propre camp.

Le président sénégalais ne regrette rien des années passées à la tête du pays. Ni sa décision de ne pas se représenter, ni la confiance accordée à Amadou Ba, son dauphin. Pas même la solitude du pouvoir ou la virulence des coups portés par ses adversaires ne semblent avoir eu de prise sur lui.

Le Sénégal portait en France l’image flatteuse d’une « vitrine démocratique » en Afrique de l’Ouest. Mais le report par le président Macky Sall du scrutin présidentiel du 25 février 2024 a brutalement changé la donne. Un « coup d’État civil », selon la journaliste Fanny Pigeaud et l’économiste Ndongo Samba Sylla. Coauteurs d’un nouvel essai sur la Françafrique, ils invitent à considérer ce que la stabilité du pays doit à l’influence de Paris dans le choix de ses élites.

L'ambiguïté sur l'éventuelle troisième candidature à la présidence de Macky Sall pèse sur le pays, alors que son principal opposant a été condamné à de la prison avec sursis - mais reste éligible.

La présidentielle devait se tenir le 25 février 2024. Le chef de l’État l’a reportée sine die. Au risque d’ouvrir une ère d’instabilité, craint ce journal burkinabè

Elu en 2012 sur la promesse de mettre fin aux dérives autoritaires de son prédécesseur, le président sénégalais a reporté l’élection présidentielle. Une fois de plus, la démocratie semble confisquée.

Après que la tentative de report de la présidentielle par le chef de l’État Macky Sall avait plongé son pays dans la crise, le scrutin, finalement organisé le 24 mars, s’est conclu par la victoire-surprise de l’opposant Bassirou Diomaye Faye. Très secouées, les institutions semblent avoir démontré leur solidité, portées par une forte mobilisation populaire. Mais les défis politiques et sociaux restent immenses.

Une bataille aux airs de vendetta oppose les camps du président et de son opposant no 1, rendu inéligible à la présidentielle de 2024.