Pour Roger Cohen, chroniqueur au "New York Times", Nicolas Sarkozy s'emploie à briser quelques vieux tabous bien français. Il en compte dix exactement, dont le rapprochement avec les Etats-Unis n'est pas le moindre.

"Travailler plus pour gagner plus". Pour le sociologue Zygmunt Bauman, c'est plus qu'une formule : c'est une idéologie qui ne reconnaît que des individus - des êtres esseulés qui, en plus, n'auraient plus le droit de s'adonner au plaisir si français de la pensée, ajoute "Newsweek".

Le président veut réformer tout, tout de suite. Une tactique, inédite en France, qui vise à disperser l'opposition sur plusieurs fronts. Mais une tactique qui rend sa politique illisible et, au final, indigeste.

En dépit de son atlantisme, le nouveau locataire de l'Elysée pourrait offrir d'intéressantes perspectives à la diplomatie russe.

L'idée française de créer un partenariat entre douze pays du pourtour de la Méditerrannée suscite des réticences, au Nord comme au Sud. Car on la soupçonne de n'être qu'un instrument au service de Nicolas Sarkozy.

Oubliés les "opprimés du monde", dont Sarkozy promettait qu'ils trouveraient en France une oreille attentive. A la place, juge "El-Watan", s'impose la vieille politique du chéquier. Quant à la vocation universaliste, Nicolas Sarkozy la remplace par la "sensiblerie démagogique", s'emporte le colombien "Semana".

Dans une lettre adressée au président français, Mahmoud Ahmadinejad se proposait de prodiguer des conseils au "jeune et inexpérimenté" Sarkozy. Mais c'est plutôt l'Iranien qui aurait besoin de leçons...

Le président français a tout essayé pour tenter de renouer le dialogue avec Damas. En pure perte. Aujourd'hui, comme sous Jacques Chirac, la méfiance a repris le dessus.

Pour l'éditorialiste colombien qui signe cet article, le pouvoir selon Nicolas Sarkozy est synomyme de jouissance "infinie, profonde, franche et massive". Sans aucun sens du ridicule.

L'exhibitionnisme du président français n'a pas échappé au grand écrivain mexicain Carlos Fuentes. Son "amusante" futilité non plus, qui contraste cruellement avec les défis que le pays doit relever.

En proposant de faire adopter un enfant juif mort dans les camps nazis, Nicolas Sarkozy fait preuve d'une grande immaturité, estime la grande éditorialiste italienne.