La commission d'enquête sénatoriale a estimé, dans un rapport accablant pour l'Elysée, que l'ex-chargé de mission à la présidence de la République devait être poursuivi pour parjure

Des journalistes qui se croient surveillés, des responsables politiques qui se pensent espionnés... Fantasmes, dérives des services de police ou manoeuvres d'officines privées ? Le temps est au soupçon généralisé.

C'était au début de l'année 2013 : le scandale de la viande de cheval remplaçant frauduleusement du boeuf passait en boucle sur tous les médias, certains s'aventurant à mettre en cause un système industriel et non un banal fait divers. Quelques mois plus tard...

1923, 5 décembre. L'Humanité dénonce l'abominable vénalité de la presse. Elle n'a pas tort. Les révélations des archives russes ont fait éclater le scandale : bien rare sont les journaux qui ne sont pas achetés.

La campagne présidentielle se déroule dans un climat de suspicion à l'égard de la classe politique française. C'est tout un système qui semble tourner en vase clos et qui, face à la levée de boucliers, devra évoluer rapidement. Sommaire. Linge sale et secrets de famille. Une campagne pourrie par les scandales. Le monde irréel de M. Fillon. Enfin, la France s'indigne. Les racines de la corruption. La fin d'une époque. Des privilèges dépassés.

En quelques années, on aura eu, sans prétendre établir une liste exhaustive, l'affaire Tapie-Lagarde, l'affaire Bettencourt, l'affaire Dassault, l'affaire Cahuzac, l'affaire Le Pen, l'affaire Fillon et l'affaire Le Roux. De cet inventaire, où ne manque que le raton laveur cher à Jacques Prévert, on peut conclure que l'on est passé des scandales de la République à la République des scandales.

Médecin, Irène Frachon publie en juin 2010 "Mediator 150 mg, combien de morts ?" (Editions dialogues.fr). Les laboratoires Servier portent plainte. La justice décide du retrait du sous-titre, "Combien de morts ?". Six mois plus tard, après une longue bataille, un rapport officiel répond à la question interdite : le Mediator, un médicament coupe-faim, serait responsable d'au moins cinq cents morts.

A chaque présidentielle, les ambitions s'aiguisent chez les prétendants. Conséquences, les affaires se multiplient. Retour sur une sinistre tradition...

Après la plainte du ministre de l'intérieur en janvier 2006, les juges multiplient les perquisitions. Objectif : déterminer le rôle du Premier ministre dans la campagne cherchant à faire croire que Nicolas Sarkozy touchait des commissions occultes sur des comptes à l'étranger.

A la Réunion, il s'est dit persuadé de rester à Matignon jusqu'en 2007. Son assurance se fonde sur une conviction intime : Chirac ne le lâchera pas.