La "cohésion sociale", recherchée de toute part, ne découle plus aujourd'hui de la solidarité conçue dans la société industrielle. Dans le nouveau contexte économique, elle ne semble plus pouvoir venir que de la confiance ou du consentement, ce qui impose de repenser une intervention publique dans les termes d'un Etat "qui rend capable".

Quarante ans ! En 1953, l'abbé Pierre lançait son fameux appel à tous les Français pour aider les sans-logis. Aujourd'hui, le "J'accuse" de ce vieil homme prend une tonalité nouvelle : parce que, malgré le chômage endémique et la multiplication des SDF, la France est devenue un pays riche.

L'hécatombe de cet été a mis les projecteurs sur ces profesionnels des soins aux personnes âgées, qui sont en sous-effectifs, sous-payés, et que toute politique du troisième âge digne de ce nom ne peut plus négliger.

Donner... Oui ! Mais à qui ? Pour quoi faire ? Que deviennent ces 23 euros que plus de 28 000 Français envient chaque mois, par le biais de Plan international, à leur filleul du tiers-monde ?

Les associations humanitaires font de plus en plus appel aux vedettes du show-biz. L'opération satisfait tout le monde : les stars récoltent des fonds pour les associations tout en valorisant leur image. Mais toutes les causes ne bénéficient pas de la même attention...

Etonnant retour de balancier ! Jusqu'à la mise en place de l'Etat Providence, les territoires étaient le cadre premier de la solidarité. La paroisse, puis la commune étaient responsables de l'aide sociale.

Dans notre époque individualiste, le lien de filiation reste encore synonyme d'entraide et de solidarité.

Les valeurs de solidarité et de proximité ont fait place à la recherche de l'efficacité et au gigantisme. Enquête sur la mutation accélérée et parfois incontrôlée des mutuelles d'assurances et des banques coopératives.

Sans occulter les questions soulevées par le traitement du raz de marée du 26 décembre 2004 en Asie par les médias et les Etats, le monde enseignant français a pris part aux actions de solidarité envers les victimes du tsunami.

Nos cycles de vie sont en mutation : notre identité sociale et notre activité ne sont plus rythmées comme avant par la référence à l'âge. Dans cette restructuration silencieuse du cours de nos vies, la place dans le monde salarial devient incertaine, le partage entre les temps d'activité et d'inactivité appelle un nouvel équilibre, la solidarité entre les générations doit être refondée.