Clemens Krauss était un jeune chef lorsqu'il s'adressa à Richard Strauss pour lui offrir... ses conseils. Le cadet disait vrai : il connaissait parfaitement, intimement, la musique du maître révéré. Enfin réunis, ses disques en témoignent avec une séduction inaltérable.

"Une tragédie d'après Sophocle" : "Elektra", créé en 1909, n'est donc pas "Electre". Certes le livret d'Hofmannsthal suit le cours de l'histoire, du monologue désespéré de l'orpheline avilie à l'affrontement avec sa mère Clytemnestre, de la reconnaissance de son frère Oreste au matricide vengeur. Mais Nietzsche est passé par là, rompant avec la vision goethéenne d'une Antiquité apollinienne, et Freud, dont l'ombre plane sur la mère et les filles : "Elektra" ne serait pas tel que nous le connaissons sans la "Naissance de la tragédie" ou l'"Interprétation des rêves".

Vous n'avez pas cassé votre tirelire il y a trois mois pour l'intégrale Reiner-Chicago, malgré l'article de Didier Van Moere ? Alors le coffret Reiner-Strauss s'impose.

Comme Gustav Mahler, Richard Strauss fut à la fois l'un des compositeurs majeurs de son temps et l'un des plus grands chefs d'orchestre. Mais à cette différence près qu'il a beaucoup enregistré, dont l'ensemble Polydor réédité par Universal, dans un coffret précieux.

Puisque "la forme sonate (a) été développée jusqu'à ses dernières limites avec Beethoven (...), les nouvelles idées doivent se chercher dans de nouvelles formes", explique Richard Strauss après avoir pris conscience, au milieu des années 1880, des horizons ouverts par la "nouvelle école allemande" dont Wagner est le gourou et l'abbé Liszt le prophète. Autrement dit, la symphonie "traditionnelle" est morte, vive la musique à programme !

Un captivant aller-retour Mozart-Strauss piloté de main de maître par Riccardo Chailly.

Il y a un an tout juste, la première étape lyrique de la Discothèque idéale servait Mozart, qui laisse aujourd'hui place à Richard Strauss. Sept opéras : donc sept critiques à l'oeuvre, chacun passant la discographie en revue, argumentant son choix, et celui d'un bouquet de bonus qui ferait à lui seul (plus de trois heures) le prix du coffret.

Qui, baguette à la main et avec génie, servira de guide pour gravir ce haut sommet de virtuosité inouïe ? Une discographie commentée pour en décider.

Certains artistes semblent prédestinés. C'est le cas de cette soprano allemande (1879-1952), pilier de l'Opéra de Dresde et égérie de Richard Strauss, dont elle créa quelques chefs-d'oeuvre.

A Berlin, en mars 2018, le "Tristan" de Tcherniakov et la "Salomé" de Neuenfels nous ont fait vivre des sensations fortes, entre désir et drame.

Pour rendre hommage à l'oeuvre du compositeur bavarois, une série de concerts à Paris et en province. L'occasion de redécouvrir ce créateur qui ne comprenait que la musique.