En mettant en scène des survivalistes ultraréacs, le jeu Far Cry V renvoie les Etats-Unis à leurs démons. Mais la résistance s'organise.

Comment résister à Hollywood ? Comment échapper à l'hyperstandardisation du cinéma US ? Portée disparue depuis qu'elle a révélé Jennifer Lawrence dans "Winter's Bone", en 2010, Debra Granik raconte dans "Leave No Trace" l'odyssée d'une famille de marginaux. Et dresse son autoportrait de cinéaste en guerre contre le mainstream.

C'est à travers un personnage féminin que Tom Tirabosco nous propose un voyage initiatique, situé entre "Into the Wild" de John Krakaquer et "La Route" de Cormac McCarthy. Derrière un dessin au monotype plus nerveux et toujours aussi élégant, l'auteur s'interroge sur le devenir et l'évolution de notre espèce.

Elle nous avait éblouis avec son deuxième long métrage, "Winter's Bone", récompensé par le grand prix du festival de Sundance et celui du jury à Deauville en 2010. Nous l'avions rencontrée à la sortie du film en France, en 2011 (voir n° 601, p. 19), Yann Tobin faisait le point avec elle sur son parcours de cinéaste indépendante, depuis son premier court métrage, "Snoke Feed" (1997) et son premier long, "Down to the Bone" (2004). Debra Granik vient de présenter son dernier opus, Leave No Trace, à la Quinzaine des réalisateurs.

Des individus, souvent issus de mouvances proches de l'extrême droite, attendent un effondrement de notre civilisation. Ils se préparent à la guerre.

A l'origine du rapt d'une fillette de 8 ans, il y a un commando de survivalistes d'extrême droite et toute une mouvance complotiste radicale désireuse de passer à l'acte. Sont-ils nombreux ? Organisés ? Et qui sont leurs cibles ?

Le film délicat et discret de Debra Granik, sur un père et sa fille vivant retirés dans une forêt, éclaire l’Amérique des marges. Il montre, dans une esthétique réaliste et poétique, les rapports de soin pour les êtres proches et la nature, la tentation de la fuite, l’inquiétude, l’émancipation et l’espoir d’une Amérique meilleure.

La pandémie a réveillé des peurs ancestrales. De plus en plus de Français se prépareraient à un effondrement de la société, et des groupes partisans de l’action violente se multiplient. Les autorités prennent la menace au sérieux.

Des supermarchés pris d'assaut, des rayons dévalisés, des files d'attente sur les trottoirs pour des produits de première nécessité : les images du début de l'épidémie de Covid-19 ressemblent aux prédictions de celles et ceux qui, depuis quelques années, théorisent l'effondrement de notre civilisation. Des services de santé saturés, une économie au ralenti, un repli sur soi forcé et une surveillance généralisée : les réactions en chaîne qui ont suivi venaient encore corroborer leur scénario du pire.