La mise à l'écart d'un général en poste sur un terrain de guerre - le commandant en chef des troupes américaines en Afghanistan - a peu de précédents dans l'histoire des Etats-Unis. Elle confirme l'importance que l'administration Obama accorde à ce que l'on appelle désormais à Washington lAfpak, l'Afghanistan et le Pakistan.

Alors que l'armée pakistanaise a lancé une grande offensive dans le Waziristan sud, le débat s'intensifie sur l'avenir de l'engagement en Afghanistan. Nombre de commentateurs dressent un parallèle avec l'enlisement américain au Vietnam (lire, ci-dessous, l'article de William R. Polk). Sur le terrain, les troupes étrangères affrontent un ennemi qui, au-delà, de sa rhétorique religieuse, fait preuve de pragmatisme tant sur le plan tactique que politique.

Le départ de la quasi-totalité des troupes américaines et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) d'ici au 31 décembre 2014 marque la fin d'une intervention commencée il y a treize ans, au lendemain du 11-Septembre. Aucun des objectifs proclamés par Washington n'a été atteint : ni la démocratie ni la stabilité. Et les talibans menacent le fragile pouvoir installé à Kaboul.

Ce n'est pas dans les rudes montagnes du Kunar, mais dans leurs confortables résidences d'une grande ville pakistanaise que notre envoyée spéciale Sara Daniel a retrouvé les chefs talibans responsables de l'embuscade où sont tombés, il y a deux mois, les soldats français.

C'est à contrecoeur que l'armée pakistanaise a entrepris, à la demande de Washington, de rétablir son autorité dans les zones tribales où les talibans afghans et les combattants de Ben Laden se déplacent à leur guise. Mais les multiples bavures des bombardements américains n'aident pas Islamabad à lutter contre l'influence croissante des partisans du djihad...

On ne peut plus guère en douter : de nombreux talibans sont morts asphyxiés dans des conteneurs, après s'être rendus aux alliés afghans des Américains.

Les bombes et la tentative d'assassinat du nouveau président Hamid Karzaï viennent de le prouver : un an après le 11 septembre, la chute des talibans et l'intervention américaine, à l'heure où tous les regards se tournent désormais vers Bagdad, rien n'est encore gagné à Kaboul.

"Si vous faites des prisonniers talibans, suivez l'exemple de massoud, ne les tuez pas".

Cauchemar américain, le Pakistan possède une centaine d'ogives nucléaires. L'une d'elles risque-t-elle de tomber entre de mauvaises mains ? Une question qui est plus que jamais d'actualité.

Le journaliste pakistanais, expert de l'Asie centrale et conseiller de l'administration Obama pour la région, analyse le retour en force des islamistes.

Obama a finalement opté pour un renfort de troupes. Mais en évoquant, d'ici à dix-huit mois, le début d'un calendrier de retrait, il a aussi incité le gouvernement Karzaï à maintenir ouvert des canaux de discussions avec les talibans.

Menacés de mort par les talibans, des interprètes afghans engagés par l'armée française et leurs familles se sont installés en France. Pour le meilleur et pour le pire...