Rien ne va plus ! Longtemps proches, les présidents Abdoulaye Wade et Alpha Condé sont fâchés depuis près d'un an. Conakry accuse même Dakar d'être complice de la tentative d'assassinat du 19 juillet 2011.

Entre un chef de l'Etat candidat acharné et une opposition qui a choisi la rue pour l'obliger à reculer, l'épreuve de force paraît inéluctable. Le pays est sous haute tension avant la présidentielle du 26 février 2012.

Le second tour de l'élection présidentielle, fixé au 25 mars 2012, opposera le président sortant, Abdoulaye Wade, et son ex-chef de gouvernement Macky Sall. Cette confrontation consacre la rupture entre deux anciens compagnons de route. La fatuité du premier a transformé un disciple en adversaire coriace.

Le président sortant clamait qu'il l'emporterait dès le premier tour du scrutin. Avec près de 35% des voix, il doit déchanter. Mais pour tenter de battre Macky Sali, ″le Vieux″ a encore plus d'un tour dans son sac.

La retraite, très peu pour lui. Abdoulaye Wade a vite reconnu sa défaite à la présidentielle, mais le voici bien décidé à mener la bataille des législatives. Bien décidé aussi à conserver les rênes de l'ex-parti au pouvoir. Tant pis pour ceux qui pensaient que leur tour était venu.

A quelques jours du scrutin du 25 février 2007, dont le président sortant reste le favori, un professeur de sciences politiques met le doigt sur les dérives du régime.

Les critiques conjuguées de la presse, de l'opposition et de la société civile n'ont pas suffi pour venir à bout du président sortant. Même les quartiers populaires l'ont plébiscité.

L'élection à la mairie de Dakar devait servir de tremplin au fils du chef de l'Etat dans son parcours pour lui succéder à la tête du pays. Mais les habitants de la capitale en ont décidé autrement

Le chef de l'Etat Abdoulaye Wade, 83 ans, multiplie les décisions absurdes. Et sa façon de pousser son fils en avant manque de discrétion. Agacée, une partie de la population voudrait le voir partir

Au pouvoir depuis l'an 2000, le chef de l'Etat veut se représenter à la présidentielle de 2012. Pour la troisième fois. Il aura alors 86 ans. Son obstination commence à excéder les Sénégalais.

Pour s'assurer le droit de briguer un troisième mandat en 2012, le chef de l'Etat a nommé un proche à la tête du conseil constitutionnel. Une décision qui a déclenché la colère de l'opposition.

Le pouvoir a retiré son projet de loi qui visait à permettre la réélection du président sortant avec 25% des voix seulement. Reste à en tirer les conséquences qui s'imposent.