Mars 2000, le Sénégal donne une leçon de démocratie. Une élection impeccable. Un perdant élégant : Abdou Diouf. Un opposant historique : Abdoulaye Wade, au pouvoir. Mais, à l'épreuve du pouvoir, les libertés publiques, régressent - écrivains censurés ; journalistes emprisonnés ; et le fils, tout-puissant Karim Wade, s'installe dans les habits de successeur. A presque 86 ans, Wade se présente à un troisième mandat malgré la limitation constitutionnelle à deux. Et surtout en mettant en péril un pays jusque-là stable.

Le 25 mars 2012, le président sortant affronte dans un second tour quasi perdu d'avance son ancien Premier ministre, Macky Sall. Jadis adulé par la jeunesse et par l'écrasante majorité de ses compatriotes, l'ex-opposant historique est aujourd'hui hué.

A 88 ans, l'ancien président Abdoulaye Wade ne lâche pas son bâton d'opposant face à un régime qu'il qualifie de dictatorial. Piquant...

Bien sûr, Macky Sall, Karim Wade et Idrissa Seck n'ont pas une goutte de sang en commun. Mais tous ont grandi dans l'ombre du "Vieux", rêvant de lui succéder. Abdoulaye Wade les a façonnés, soutenus, puis, au moins pour deux d'entre eux, lâchés. Depuis, c'est la guerre.

L'ex-Premier ministre claque la porte du PDS. Il ne digère pas le fait que son ancien mentor ait manoeuvré pour que son fils Karim soit le candidat du principal parti d'opposition.

Il ne fait pas bon contrarier Abdoulaye Wade. Modou Diagne Fada, un temps présenté comme l'un de ses possibles successeurs à la tête du parti, vient d'en faire l'expérience. Il en a été exclu sans ménagement.

Malgré ses 90 ans, Abdoulaye Wade n'entend pas lâcher les rènes du Parti démocratique sénégalais, poussant la plupart de ses anciens lieutenants à quitter le navire libéral. Enquête sur un naufrage annoncé.

Un homme de confiance de l'ancien président a été inculpé de détournement de deniers publics. Règlement de compte politique ou nouvelle pièce à verser au dossier des ″biens mal acquis″ ?

Que fait Abdoulaye Wade dans sa villa de la banlieue parisienne ? Il lit, réfléchit, conseille son ancien parti... Comme s'il n'avait pas renoncé à sa carrière politique et préparait son grand retour

Sénégal. Le président veut se représenter à... 85ans ! Mais la contestation gagne.

Au Sénégal, malgré les violences préélectorales, la perspective d'une transition démocratique se précise.