Avec un taux de croissance de 3,5% en 2005, les Etats-Unis confirment leur hégémonie économique mondiale. Pourtant, les revers de cette vitalité économique sont de plus en plus visibles.

Le déficit commercial américain a dépassé 6% du PIB des Etats-Unis en 2005 et devrait s'approcher des 7% en 2006. Et la hausse des cours du pétrole, dont les Américains sont particulièrement dépendants, risque d'aggraver encore cette situation. Par ailleurs, le déficit budgétaire atteint lui aussi des records et devrait continuer à se creuser au moins jusqu'en 2009. Or, en l'absence d'un comportement d'épargne des Américains, c'est grâce aux capitaux étrangers que les Etats-Unis financent leur dette.

Pour Olivier Blanchard, président du département d'économie du Masssachusetts Institute of Technology, la vague d'attentats terroristes qui a frappé l'Amérique la semaine dernière devrait, en termes rationnels, avoir un impact macroéconomique très réduit.

Aéroports et hôtels vides, centres commerciaux désertés... Même Chicago, la deuxième ville du pays, est tétanisée par les attentats du 11 septembre.

L'été est désastreux pour les places boursières.

Le capitalisme doit être équitable, reglementé et moral. Sur ces trois points, les excès de ces dernières années montrent que le système a échoué.

Ecartelée entre melting-pot et communautarisme, la nation américaine est en crise. Ce qui n'empêche ni son attachement à la laïcité ni sa volonté d'exporter ses valeurs.

Les indicateurs américains sont au beau fixe. Et pourtant jamais la politique économique de Bush n'a été autant critiquée. C'est que la reprise américaine masque des déficits publics qui pèsent sur l'avenir.

Taux d'intérêt très bas, envolée de la Bourse et de l'immobilier : convaincus d'être riches, les Américains s'endettent de plus en plus.

Banques en perdition, fonds d'investissement en faillite... la crise immobilière des subprimes se transforme en crise bancaire et financière, "la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", selon Alan Greenspan.