Après la large victoire des modérés aux législatives de février 2016, le président veut tout mettre en oeuvre pour réformer le pays, malgré l'opposition frontale des conservateurs, notamment les gardiens de la révolution.

Les régimes iranien et turc ne peuvent être un modèle à suivre au Moyen-Orient : tous deux ont une culture réticente à la modernité.

Alors que les Iraniens ont voté pour l'ouverture en reconduisant à la présidence le modéré Hassan Rohani, les Etats-Unis entendent isoler le pays.

Au-delà du clivage entre modérés et conservateurs, l'avenir du pays va se décider en fonction des alliances entre le clergé et l'armée, le clergé et les technocrates, ou les technocrates et l'armée.

Le président iranien ne pourra libéraliser son pays en laissant les mains libres à son armée, engagée dans deux guerres, écrit ce quotidien panarabe.

Notre reporter s'est rendu à Qom, l'équivalent chiite du Vatican, où il a rencontré les ayatollahs les plus influents. Il en est revenu avec cette hypothèse : et si, en Iran, c'étaient les clercs eux-mêmes qui mettaient fin à trente-cinq ans de confusion du politique et du religieux ? Enquête sur la mort possible de la République islamique.

Le régime politique qui prévaut en Iran est dualisé. Il s'agit d'un régime politique où deux caractéristiques sont présentes : en premier lieu, au moins une partie du système politique obéit à des normes démocratiques...

Face à l'islam des talibans afghans et de l'Arabie Saoudite qui veut une société archiconservatrice avec une économie ultralibérale, les Iraniens ont élu un président qui privilégie une société moins figée mais économiquement plus dirigiste.

Comment comprendre la stratégie du président Mahmoud Ahmadinejad sur le dossier nucléaire et le durcissement contre les intellectuels iraniens dont témoigne l'arrestation de notre ami Ramin Jahanbegloo ? Soutenu par le Guide suprême, l'ayatollah Khamenei, le nouveau président s'est rapproché des "durs" de la première phase de la révolution khomeinyste et des anciens combattants de la guerre Iran / Irak.

Ce mois-ci se déroulent en Iran à la fois un scrutin municipal et des élections à l'Assemblée des experts. S'ouvre ainsi une nouvelle phase de l'affrontement entre conservateurs et réformateurs au sein d'un système politique qui résiste à l'ouverture démocratique voulue par les seconds. La crise avec les Etats-Unis autour du nucléaire permet au président Mahmoud Ahmadinejad de renforcer l'unité nationale.