Persuadé que la nature humaine est faite d'une volonté opiniâtre de faire le mal, l'écrivain russe est métamorphosé après la rencontre des plus misérables et de la foi. En complément, les romanciers français à l'encre de Dostoïevski.

"Transfuge" continue son tour d'Europe culturel. Georges-Arthur Goldschmidt nous avait parlé de la place de l'Allemagne en Europe depuis les croisades. Puis le poète polonais Adam Zagajewski nous a livré un regard contrasté sur l'histoire de son pays et son rapport à l'Union européenne. Aujourd'hui, c'est Pierre Vesperini qui déconstruit brillamment un certain nombre de mythes européens à travers celui de Lucrèce et de son poème "De rerum natura". Lucrèce, archéologie d'un classique européen est un livre indispensable.

L'œuvre de David Herbert Lawrence (1885-1930) demeure méconnue : loin de l'érotisme désuet qu'on attache généralement à l'"Amant de Lady Chatterley", ses romans, mais aussi ses essais, ses récits et ses poèmes, offrent des aperçus d'une acuité insoupçonnée sur les passions et les pulsions les plus profondes des hommes et des femmes. Comme elle l'a fait pour Salvador Dali, et avec la même rigueur introspective que démontrent ses ouvrages autobiographiques, Catherine Millet a choisi de la réhabiliter.

Quand Christophe Donner et Constance Debré débattent d'écriture, d'intimité, d'homosexualité, du sens de la vie. En toute franchise.

L'auteur de la "Trilogie new-yorkaise", star des lettres américaines dans les années 1980-1990, publie un magnifique roman somme, "4 3 2 1". Mille pages, pas moins.

Dans "Une ville à coeur ouvert", Zanna Sloniowska raconte le combat de femmes à Lviv, en Ukraine, cité symbole des changements politiques de l'Europe. Visite guidée avec la romancière.

C'est le langage du « journal intime » qui a retenu l'attention de cette "NRF" 2019 auprès d'un musicien (Alexandre Tharaud), et de plusieurs écrivains (Pierre Bergounioux, Christian Bobin, Dominique Noguez, Philippe Petit) que rien ne rassemble et qui ont cependant en commun d'aimer ce lieu à l'abri, inclassable, irréductible dans ses formes, ses énigmes non solubles à la manie de tout connecter. Jadis, on pratiquait le journal intime comme une sorte de prière matinale ou un examen de conscience du soir. "Nulla dies sine linea", disait-on : « pas un jour sans une ligne ».

Du Romain Virgile à l’Irlandais Joyce, bien des auteurs se sont nourris des poèmes homériques. Des Etats même en revendiquent l’héritage, au premier rang desquels la Grèce et la Turquie. Preuve ultime de leur universalité. Sommaire. Homéromanie ! L’« Énéide », l’épopée continue. Un héros national grec ? Ce que Joyce doit à Homère. Omer, le Turc. Le porte-parole des migrants ?

Depuis qu'il suffit d'appuyer sur un bouton pour devenir immortel, le pouvoir scientifique ne fait plus peur à personne. Faust n'est plus de mise dans la Silicon Valley, où l'on change de personnalité comme de chemise. Point de pacte ni de secrets des ténèbres pour acquérir la puissance. Faust circule en tee-shirt, il a tout. Pourquoi même encore de la science-fiction (d'ailleurs il n'y en a plus guère) ? Dans cette nouvelle configuration internationale du « why not » robotique, qu'en est-il du monde de l'art, celui de la littérature ?

Proust vient après l'affaire Dreyfus, avant la Shoah. Dans cet entre-deux se tient le monument littéraire de "La recherche". C'est l'apprentissage de ce qui fut peut-être le dernier grand roman d'apprentissage auquel Jean-Yves Tadié rend hommage, se retournant sur le chemin parcouru d'une vie universitaire, éditoriale, ayant toujours gardé Proust au coeur.

Le conte de Perrault et des frères Grimm est au coeur de cette étude comparative qui invite à redécouvrir « La Belle au bois dormant » et « Dornröschen » ou « Rose d'épine » par l'analyse des textes, de leurs réécritures littéraires dans une première partie puis par leurs reformulations iconographiques dans une seconde partie. L'ouvrage réunissant dix articles fait suite au colloque organisé en 2014 par le Centre de recherches sur les littératures et la sociopoétique (CELIS) de l'Université de Clermont-Ferrand.