La crise Covid-19 a confirmé le caractère stratégique de la logistique et du supply chain management (SCM) mais a aussi conduit à en critiquer certains aspects. Cette crise, inédite à bien des égards, remet-elle en question les travaux réalisés jusqu’à présent en logistique et SCM ? Les auteurs tentent, à partir d’une relecture critique du numéro spécial RFG n° 277/2018 "Le supply chain management. Décloisonner pour créer de la valeur", de dégager une réponse à la lumière des premiers enseignements tirés de la crise Covid-19.

Lancée en 2016, Joom s'est construit une solide réputation en seulement cinq ans. La place de marché russe, basée en Lettonie et principalement orientée sur le mobile, recense plus de 380 millions de téléchargements dans le monde, dont 120 millions en Europe, l'un des marchés dont elle fait un objectif phare. Joom veut se démarquer grâce à son offre très large et des prix bas, obtenus en mettant en relation les clients avec des vendeurs étrangers et des produits sortis d'usine. Surtout, le site compte sur sa logistique pour rattraper son retard sur les leaders du marché.

La livraison de courses alimentaires accélère en 2021 en France. Les accords entre distributeurs et spécialistes de la livraison se multiplient, à l'image de ceux passés entre Carrefour et Deliveroo ou Casino et Uber Eats, afin de réduire le temps de livraison (30 minutes) et d'offrir des services toujours plus rapides aux clients. Mais ces géants du secteur sont déjà concurrencés sur cette problématique de l'ultrarapide par des start-up qui veulent aller encore plus vite et promettent une livraison en 15 minutes.

Cet article revient à l’origine de la logistique. Pour cela, il étudie la fonction de "Maréchal général des logis", à partir de laquelle Jomini forge le terme de "logistique". En analysant 18 traités militaires parus entre le 16e et le 18e siècle, l’article montre que ce qui pousse à la création de la fonction, c’est la difficulté à l’époque d’organiser les logements et les déplacements d’une armée de plus en plus grande.

Le drive a pris une nouvelle dimension avec la crise de Covid-19, avec des ventes en hausse de 42 % sur l'année 2020. Pour les grandes surfaces françaises, il a permis de compenser le recul des venues en magasin en raison de la crise sanitaire, mais également de conquérir de nouveaux clients et de fidéliser les anciens. Cependant, le drive reste une activité encore peu rentable pour les distributeurs. Il demande de forts investissements logistiques et de personnel.

La crise sanitaire a donné un coup d'accélérateur sans précédent au commerce en ligne et à la livraison à domicile. Pour Amazon et ses concurrents, la logistique, à la fois infrastructure matérielle et véritable science du profit, est le nerf de la guerre. Une hydre, emblématique d'un capitalisme de flux, qui ne cesse d'étendre son pouvoir.

L'essor du commerce électronique a fait naître en parallèle une véritable économie de la livraison. En 2020, l'e-commerce représentant 19 % du commercial mondial de détail, soit trois points de plus qu'en 2019. En France, il est passé de 9,8 % à 13,1 % suite à 2020, et devrait encore gagner du terrain dans les années à venir. Dans ce contexte, une bataille est née entre les acteurs de la vente en ligne et de la livraison afin de proposer un service toujours plus rapide et moins cher.

MDS, filiale distribution du groupe éditorial français Média-Participations, va devoir faire face à une hausse des flux en 2022 puisqu'elle va prendre en charge la distribution des ouvrages de nouveaux éditeurs (Le Seuil, Delachaux et Niestlé, La Martinière, etc.). Pour anticiper cette augmentation, son centre de Dourdan, en Essonne, s'est doté en 2021 d'un quatrième service PTS (picking tray system), nouvelle génération. 50 navettes automatiques se déplaçant à 5 mètres par seconde et transportant 17 000 bacs se chargent d'aller chercher les livres dans 24 000 emplacements différents.

Et pourquoi les pénuries ne sont pas censées se produire dans une économie de marché.

L'édition a été impacté de manière non négligeable par le Brexit, entré en vigueur depuis le 1er janvier 2021. La distribution a été la plus touchée, avec des expéditions désormais soumises aux frais de douane, des frais de port en hausse et des problèmes logistiques qui se multiplient. Que ce soit les éditeurs anglais qui publient en France, les français qui s'exportent au Royaume-Uni ou les libraires, tous les acteurs de la chaîne du livre ont été confrontés à des désagréments.

Le groupe français de distribution de mode Beaumanoir (enseignes Cache Cache, Morgan, Caroll...) a su faire preuve d'innovation pour gérer la logistique et les coûts associés à son activité e-commerce. L'entreprise a créé en 2002 sa filiale logistique C-Log (CA de 130 millions d'euros en 2020). Elle sert ses marques et des clients autres depuis 2015 pour pouvoir supporter les investissements nécessaires à l'activité. Le groupe a également investi 30 millions d'euros dans la mécanisation et l'automatisation à travers 3 plans d'investissement de 10 millions d'euros.

La pandémie a engendré une forte demande en électrodomestique, avec une croissance des ventes de plus de 10% en valeur du gros électroménager en 2021. Mais le secteur est également affecté par une moindre disponibilité des produits, en raison de l'explosion des coûts des matériaux et d'une désorganisation logistique. Une situation qui se traduit en 2022 par un début d'inflation.