Depuis le triomphe de "Marius et Jeannette", il y a six ans déjà, Robert Guédiguian a manifestement changé de statut.

Moins connu par le grand public que son compatriote Emir Kusturica, Goran Paskaljevic peut pourtant se targuer d'une jolie carrière, émaillée d'une liste impressionnante de récompenses diverses.

"Les Diables" n'est pas de ces films qui laissent indemnes, de "l'easy viewing" (comme il y a en musique de l'"easy listening"). C'est au contraire un film rugueux, mal léché, qui demande au spectateur un minimum d'investissement.

Film après film, Patrice Leconte bâtit une oeuvre dont on ne perçoit la cohérence que progressivement, mélange de désespoir feutré et d'ironie juvénile.

Dresser le bilan d'un festival comme celui de Cannes tient de la mission commando tant il apparaît au premier abord difficile de tirer des lignes force dans la programmation touffue des différentes sections.

Le Festival des Films du Monde fêtait du 23 août au 3 septembre 2001 son 25e anniversaire. Un quart de siècle de montée en puissance pour cette manifestation qui porte bien son nom.

Quelques mois à peine après "La Chambre des magiciennes" (qui avait été diffusée à la télévision avant de sortir en salle), Claude Miller est de nouveau à l'affiche avec "Betty Fisher et autres histoires".

Depuis son premier (et très beau) film, "Les Histoires d'amour finissent mal en général", Anne Fontaine n'a jamais cessé de s'interroger sur la normalité sociale, mesurée à l'aune des passions individuelles.

Jean Marboeuf est un cinéaste cher à "L'Avant-Scène", qui a publié le découpage de trois de ses films ("Vaudeville", "Grand Guignol" et "Pétain"). Après "P'tit curieux", dont nous avons vanté en son temps l'invention, voici ce "Coup de sang" qui porte bien son nom.

Ancien assistant de Claude Lelouch ou d'Alain Resnais, Laurent Herbiet a eu, pour son premier film, le privilège de travailler avec Costa-Gavras qui en cosigne le scénario.

Les films de Pascal Thomas sont un peu comme ces cousins à qui l'on rend visite de temps à autre en ayant l'impression que l'on ne s'est jamais quitté. Les voir revient à participer à une sorte de réunion de famille, régulièrement provoquée par la naissance du petit dernier.

Imaginons que la guerre d'Algérie ait effectivement débouché sur son indépendance en 1962, mais que les tenants de l'Algérie française aient réussi à exclure l'Oranais des accords d'Evian, laissant l'Ouest du pays sous protectorat de la République. La situation serait vite devenue intenable.

"Les Anges exterminateurs" est inconstestablement un film troublant. Quoi qu'il s'en défende, il est aisé d'y voir un autoportrait de Jean-Claude Brisseau, livré à sa fascination érotique pour la gent féminine.

On ne raconte pas un film de Philippe Lioret, c'est l'émotion qui en dessine les contours. Une question de grâce. Lioret est un peu un funembule de l'image.

Après sa décoiffante trilogie, Lucas Belvaux était attendu au tournant. Or le moins que l'on puisse dire est que son dernier opus ne nous déçoit pas le moins du monde. Mieux, il nous ravit.

On ne sait d'où sa réputation de fainéant est venue à Claude Chabrol, mais en l'occurence elle tient du gag tant le signateur du "Boucher" est au contraire le plus prolifique des cinéastes contemporains.

Après un très bon premier film, "la Bûche" ; après un second plus contestable, "Décalage horaire", Danièle Thompson nous propose un troisième opus de toute beauté.

Ceux qui suivent "L'Avant-scène cinéma" le savent : Cédric Kahn en fut un invité régulier. Revenir vers lui nous semblait précisément une bonne idée, afin de pouvoir continuer à suivre l'évolution d'un artiste apprécié, qui a su s'imposer sur bien des genres et registres, dans le cinéma français. Mais également, évidemment, pour le film en lui-même, "Le Procès Goldman".

Le cinéma n'est pas avare de films qui se déroulent en prison, le huis clos a des vertus incomparables dès que la tension dramatique tutoie le paroxysme. Mais rares sont les films qui apportent ce sentiment d'authenticité qui se dégage de "Borgo". Alors que le visage de la prison est ici des plus atypiques. Borgo (qui se situe en Corse, à deux pas de Bastia) offre en effet un cadre ouvert, où les détenus sont libres de circuler (à l'intérieur des murs de la prison), des détenus qui sont par ailleurs exclusivement corses.

Luc et Jean-Pierre Dardenne appartiennent à deux ensembles de cinéastes que les commentateurs mettent souvent en exergue. D'un côté les frères de cinéma (une qualité partagée par les Larrieu, les Taviani, les Coen, les Wachovski), de l'autre ceux qui ont été honorés à deux reprises par une Palme d'or (à l'instar de Bille August, Emir Kusturica, Ken Loach, Francis Coppola, Shoei Immamura ou Michael Haneke). Ce n'est pas anecdotique.

La campagne électorale qui vient de se clore outre-Atlantique est la plus coûteuse de toute l'Histoire. C'est également sans doute celle qui a fait couler le plus d'encre et débouché sur le résultat le plus dramatiquement surprenant (quoique le premier de George W. Bush n'ait pas manqué de démarrer par un suspens incroyable). L'irruption de Donald Trump dans le paysage médiatique, puis son accession prochaine à la Maison Blanche sont un hommage sans doute involontaire à Yves Robert. Elles auront, n'en doutons pas, des retombées considérables. Y compris des répercussions cinématographiques.

C'est peu dire qu'Emmanuelle Bercot est actuellement portée par un vent favorable. Après avoir prouvé qu'elle était une comédienne peu banale, en tout cas vibrante dans "Mon roi", de Maïwenn, elle fait une nouvelle fois montre d'un savoir-faire souverain en signant un film reposant sur un scandale qui a défrayé la chronique il y a peu : l'affaire du Mediator, du nom de ce médicament qui a assuré la fortune de l'industrie pharmaceutique, mais provoqué la mort de centaines de patients qui y avaient recours.

Les lecteurs de "L'Avant-Scène Cinéma" auront sans doute été frustrés de ne pas retrouver aussi souvent qu'ils l'auraient souhaité Gérard Camy, éminent membre du comité de rédaction, dans les pages de la revue ces derniers temps. L'explication est simple : notre homme était en train de visionner, en compagnie de son fils Julien, des centaines de films consacrés au sport, l'autre passion des deux hommes (avec le cinéma). Le résultat est un livre somptueux, un album recensant plus de mille films ayant un sport comme axe principal ou sujet attenant.

Quelques mois seulement après le très prenant "Chouf" de Karim Dridi, un nouveau film nous laisse entendre battre le coeur de Marseille, à travers des personnages des quartiers défavorisés et pour lesquels la délinquance n'est jamais loin. mais ce n'était pas le dessein de Dominique Cabrera de dresser un constat social désespérant. Elle a veillé bien au contraire à ce que la possibilité d'un faux pas confère une valeur supplémentaire à cette soif de liberté qui irrigue le film.

"Chez nous" ne fait pas dans la demi-mesure, il appelle un chat un chat, et un populiste un populiste. Mais il n'est pas pour autant dépourvu de cette humanité qui irrigue tous les films de Belvaux (à l'exception peut-être de "38 Témoins", volontairement distancié). Compte tenu de son sujet, et à l'aune des réactions de la simple bande-annonce du film a fait naître, il est à craindre que le film quitte les pages culture des journaux pour émigrer vers les pages politiques.

Talentueux dans le court et moyen métrage, Sébastien Betbeder finit par se tourner vers le long. A son actif dans ce format, "Deux automnes, trois hivers", une trilogie en cours de conclusion autour du Groenland et le romanesque, inventif et parfois foutraque "Marie et les Naufragés", portée la talentueuse Vimala Pons.