Deux événements historiques du XXe siècle qui n'ont pas cessé de faire couler de l'encre, la chute du Mur de Berlin et, vingt ans auparavant Mai 68 en France, constituent le soubassement de deux films documentaires fortement subjectifs dans lesquels Bojina Panayotova et Samuel Bigiaoui, tous deux nés en 1978, manifestent le besoin d'interroger leurs parents, témoins et protagonistes de l'Histoire.

Raphaël Bassan livre la critique du film "Abou Leila" d'Amin Sidi-Boumédiène, jeune cinéaste algérien

Remarqué pour "Le Policier" (2011), et surtout, "L'Institutrice" (2014), le cinéaste israélien Nadav Lapid semble éprouver un désamour profond pour sa patrie. Dans "Le Policier", il mettait aux prises un groupe de jeunes militants d'extrême-gauche israéliens avec une unité de la police antiterroriste. Lapid évoquait alors une situation non pas factuelle mais imaginable. Son exploration d'un état de crise et de mal-être se poursuit d'une autre façon dans "Synonymes", Ours d'or au festival de Berlin en 2019.

Raphaël Bassan livre la critique du deuxième long métrage du réalisateur iranien Massoud Bakhshi intitulé "Yalda, la nuit du pardon".

La sortie en Blu-ray, par les éditions Carlotta, de l'oeuvre cinématographique du photographe et réalisateur indépendant américain Morris Engel, qui a été actif dans le 7e art dans les années cinquante et soixante, constitue un moment fort qui remet en perspective diverses strates de la modernité.

Comme Bertrand Mandico, Antoine Barraud s'intéresse au cinéma fantastique et expérimental . Sans s'inscrire vraiment dans ces « genres » il en tire parti pour ciseler des fictions troublantes et singulières. Le fantastique est très présent dans ses premiers films, notamment "Monstre numéro 2" (2008) où mal-être et vampirisme se répondent. Il s'affirme avec le long métrage "Le Dos rouge" (2014 ), portrait fantasmé de Bertrand Bonello, un cinéaste proche de son univers qui recherche dans des musées la peinture d'un monstre pour un film qu'il prépare.

Après trois court-métrages fantastiques, la jeune réalisatrice brésilienne Anita Rocha Da Silveira réalise son premier long : "Mate-Me Por Favor". Raphaël Bassan en livre la critique.

Deux des films primés au récent festival du cinéma fantastique de Gérardmer, "Ghostland" de Pascal Laugier (Grand Prix) et "Les Bonnes Manières" de Juliana Rojas et Marco Dutra (Prix du jury) sortent en salles, après une présentation en février 2018 à la Cinémathèque française, et permettent aux spectateurs d'apprécier ce genre dans ses déclinaisons non états-uniennes.

Raphaël Bassan livre la chronique du dernier film d'Ivo M. Ferreira, "Lettres de la guerre".

Nouveau fer de lance du cinéma iranien, le réalisateur Vahid Jalilvand livre "Cas de conscience". Le film fait une nouvelle plongée au coeur de la société iranienne et de ses débats moraux.

Parti du désir de retrouver une figure à la fois emblématique et anonyme de cette population qui ne fit jamais les gros titres des journaux, le film en vient à saisir certaines contradictions de Mai 68, principalement autour de la manière de concevoir une grève : pour les syndicalistes, elle doit se clore lorsque des négociations aboutissent même si elles ne répondent pas complètement aux exigences de la base ; pour d'autres, le combat doit continuer jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications.

OEuvrant toujours sur le temps suspendu, les actions inachevées, Ryüsuke Hamaguchi construit avec "Le mal n'existe pas" un film ancré dans le réel sans pour autant s'y assujettir. Fable sociale, prise de position écologique forte, observation de psychés, construction poétique, le film est tout cela à la fois, mais de manière insolite.

"Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares", le dernier long-métrage du cinéaste roumain Radu Jude, un des maîtres de la nouvelle vague contemporaine, commence comme un projet de film "postmoderne".

Raphaël Bassan livre la critique du film Bassan "Vivarium" de Lorcan Finnegan.

Jorge Riquelme Serrano est né à Santiago du Chili en 1981. Dans "Algunas bestias", son deuxième long métrage après "Caméléon" (2016), il installe un huis clos étouffant qui met aux prises trois générations d'une riche famille chilienne. Ana et Alejandro, parents de deux adolescents, Mâximo et Consuelo, ont invité sur une île inhabitée Dolores et Antonio, les géniteurs d'Ana. Ce faisant, Alejandro poursuit un but intéressé. Il attend de son beau-père qu'il lui prête de l'argent afin de construire un hôtel de tourisme sur cette île de la côte sud du Chili.

Né à Koganei en 1980, Koji Fukada appartient comme ses confrères Katsuya Tomita et Ryüsuke Hamaguchi à un groupe informel de nouveaux cinéastes japonais qui commencent à prendre la relève des Kiyoshi Kurosawa ou Hirokazu Kore-eda, leurs aînés directs. Hamaguchi et Fukada utilisent abondamment la parole dans leurs films et partagent une même admiration pour l'oeuvre d'Eric Rohmer.