Après la pièce de théâtre mise en scène par Peter Brook, le livre, l'adaptation au cinéma puis la série télé distinguée par un Emmy Award, voici la bande dessinée de cette immense épopée indienne longtemps méconnue en Occident, "Le Mahâbhârata". Retour sur l'oeuvre d'une vie par son auteur, l'oscarisé Jean-Claude Carrière. Présence d'un second article intitulé "Jean-Marie Michaud. Adapter oui, mais comment ?".

Il y a dix ans, Riff Reb's inaugurait la collection Noctambule. Depuis, cette entité des éditions Soleil fait partie du groupe Delcourt. Malgré ce rachat, la qualité est restée, grâce à une directrice de talent, Clotilde Vu, que l'auteur d'"A bord de L'Etoile Matutine" ne manque pas de remercier dans cette interview pour son œil et son abnégation. Après "Le Loup des mers", voici "Le Vagabond des étoiles", un album à la hauteur pour fêter cette première décennie...

Pas facile de trouver une date et un horaire pour réunir Philippe Druillet, Dimitri Avramoglou et Xavier Cazaux-Zago en un même endroit. C'est finalement à l'atelier parisien du premier, situé juste derrière la gare Montparnasse, que nous avons retrouvé le trio. L'interview ne fut pas de tout repos, car tous furent bien bavards...

Il aura fallu une exposition à la galerie Daniel Maghen pour que nous entrions en contact pour la première fois avec Juan Giménez. Confortablement installé dans un café parisien de la rue du Louvre, assisté par son ami interprète Andres Bolado, l'auteur de "La Caste des Méta-Barons" est revenu avec nous sur sa carrière prolifique et internationale.

Après "Les Disparues d'Orsay", où il imaginait qu'un soir toutes les muses des tableaux présents dans cette enceinte disparaissaient pour laisser place aux seuls décors, Stéphane Levallois traverse la Seine pour se rendre au Louvre afin d'affronter le grand maître Léonard de Vinci. Avec "Léonard 2 Vinci", un album qui figure déjà en bonne place sur l'étal des publications réalisées pour l'anniversaire de la mort du peintre de "La Joconde", cet auteur montre toute l'étendue de son génie graphique... On n'ira pas jusqu'à dire héritier de Leonard lui-même, mais qui sait ?

L'idée première était de chroniquer, pour ce numéro de fin d'année, les albums que nous n'avions pas défendus, souvent faute de place, dans les précédents opus de dBD. Seulement voilà, tellement de bons albums sont sortis depuis la rentrée que la sélection de la rédaction s'est finalement portée sur les derniers mois. Sommaire. Jérémie Moreau, l'humain est-il contre nature ? ("Penss et les plis du monde"). Alfred, l'homme qui fait parler les hommes... ("Senso"). Georges Bess, Dracula peut se passer du rouge ("Dracula").

Paris, 18 décembre 2019. Une conférence de presse au ministère de la Culture, tant attendue par tous les mordus du 9e art, annonce pour 2020 l'Année de la bande dessinée. Ce projet fait suite à un long et dense rapport commandité par Françoise Nyssen à son arrivée au ministère de la Culture en 2017 et il reviendra au ministre actuel, Franck Riester, d'inaugurer officiellement cette célébration lors du 47e Festival de la BD d'Angoulême en janvier 2020.

Organisée dans un café place de la Bastille, cette entrevue démontre à quel point la bande dessinée avait et continue d'avoir une place importance dans la vie de Blutch et de son frère Robber. Elle montre aussi pourquoi ce projet de relecture de "Tif et Tondu" ne pouvait se faire qu'en famille et dans la douleur, car il leur fallait dépasser et assimiler la charge émotionnelle d'un tel défi...

Le tome 4 de "Shi" marque la fin d'un premier cycle où Homs au dessin et Zidrou au scénario font preuve d'une grande maestria. La parfaite symbiose entre ces deux auteurs maîtrisant parfaitement la langue de Cervantes, l'un pour être né et l'autre pour s'être installé en Espagne, nous fait penser à celle qui a longtemps uni Pierre Christin et Enki Bilai sur ce qui sera plus tard logotisé "Les Légendes d'aujourd'hui". Nous leur présageons le même avenir créatif...

Nous avions fait le connaissance de Carlos Hernandez, auteur espagnol basé dans la magnifique ville de Grenade, en 2015, lors de la publication de "Sur les traces de Garera Lorca" chez Vertige Graphie. Grâce aux petites éditions 21g, spécialisées dans les biographies, nous le retrouvons en ce début d'année pour un album étrange et envoûtant, "Le Rêve de Dali". Les propos qui suivent ont été recueillis sous forme d'un échange d'e-mails mêlant français, anglais et espagnol, à l'image de Dali, dont la vie et la carrière se sont déroulées à cheval entre l'Espagne, la France et les États-Unis.

Dix ans après son dernier album chez Sarbacane et après une parenthèse d'autant d'années à réaliser des bandes dessinées documentaires ("Énergies extrêmes", "Retour à Saint-Laurent-des-Arabes", "Sous le feu corse", tous chez Futuropolis), Daniel Blancou revient dans cette même maison pour un autre livre d'humour. L'auteur nous explique les raisons de cette décision.

Un jardin potager à la maison, des parents qui faisaient leurs courses de préférence au marché local plutôt que dans les grandes surfaces et enfin l'intervention d'une personne du Grand Lyon dans sa classe d'écolière pour parler des économies d'énergie possibles, pour évoquer les déchets, le réchauffement climatique... ont très vite donné une conscience politique écologique à Bénédicte Moret. Ce n'est donc pas un hasard si, plus tard, elle travaille, dès les années 2000, comme illustratrice-graphiste pour des associations et institutions environnementales et de développement durable.

Quand nous avions interrogé Alain Ayroles et Juanjo Guarnido pour le numéro de la rentrée ("dBD" no 136), nous savions qu'au vu de la qualité des "Indes fourbes", son succès, s'il avait bien lieu (l'édition n'est malheureusement pas une science exacte), n'en serait que mérité. Seule contrariété en interne, le choix de la couverture avait déjà été décidé, et il nous était difficile de dire aux auteurs de Nathanaëlle, Fred Beltran et Charles Berberian en l'occurrence, que nous annulions la leur.

Même si cet album est réalisé par les frères Brizzi, pour des questions pratiques de logistique, nous n'avons interrogé que l'un d'entre eux, Gaëtan, qui vit dans le sud de la France, Paul vivant, lui, à Miami.

Qu'est-ce qui fait qu'une BD qui n'est pas forcément un best-seller comme "Tintin", "Blake et Mortimer", "Lucky Luke", "Les Schtroumpfs"... reste culte et perdure dans le temps ? Début de réponse avec cette exposition consacrée à Ric Hochet à BD Aix ...

A l'occasion de la sortie de "Raven", son premier album solo, nous avons proposé à Mathieu Lauffray une interview "carrière" où il serait question de son amour inné pour le dessin, de ses études, de ses premiers albums de bandes dessinées, de ses collaborations pour le cinéma et le jeu vidéo, de ses illustrations et, bien entendu, du pourquoi de son premier album en tant qu'auteur complet... Il s'y est prêté de bonne grâce à la terrasse d'un café, à deux pas de l'atelier qu'il partage avec Alex Alice et Patrick Pion.

Bouleversé(e)s, nous l'avons tous été à l'annonce de la disparition du scénariste Hubert. À titre personnel, le choc fut d'autant plus profond que la nouvelle est tombée le matin même où je devais l'appeler pour prendre un rendez-vous en vue d'échanger sur son livre à paraître, "Peau d'homme". Il venait tout juste d'aller le défendre en Belgique auprès des représentants Glénat. Il y avait aussi cet autre projet en deux tomes avec Vincent Mallié, "Ténébreuses", à paraître chez Dupuis. Mais il ne répondra pas. Et pour cause. Il avait entre-temps décidé de l'heure et du jour de sa propre mort...

Jointe par téléphone, Cécile Becq est revenue avec nous sur son premier album de bande dessinée qu'elle signe de main de maître pour les éditions Sarbacane sur un scénario de Franck Manguin : "Ama, le souffle des femmes".

Nous étions, pour notre numéro 31 de "dBD" paru en mars 2009, allés interroger André Chéret à son domicile. Il était alors amusant d'imaginer que, dans ce modeste pavillon situé dans le village de La Ferté-Saint-Cyr en Loir-et-Cher, qui a baptisé son école primaire du nom de Rahan, vivait au quotidien sous son crayon l'un des personnages les plus emblématiques de la bande dessinée. Le dessinateur de cette saga mythique imaginée avec Roger Lécureux s'était montré accueillant et disert.

Dans le numéro 3 de "dBD", à la fin des années 90, du temps des versions cartonnées du magazine, Frank Pé avait choisi René Follet comme invité. Il s'investira pleinement dans le projet, allant même jusqu'à nous proposer de réaliser lui-même un entretien sous forme de discussion. Une idée formidable qui s'avère correspondre parfaitement aux sensibilités des deux protagonistes. Frank, en élève timide, impressionné par l'aura de Follet, trouve les mots justes pour explorer les facettes de ce grand dessinateur qui lui répond avec une sincérité confondante...

Des auteurs récemment décédés, François Dermaut était assurément celui que nous connaissions le moins. La faute à une grave maladie qui l'avait éloigné des festivals et de la capitale depuis fort longtemps. Le premier à nous rappeler son importance a été Marc Jailloux, qui s'est proposé d'écrire un texte. Le temps lui manquant, il nous a conseillé d'aller lire l'hommage d'Olivier Mangin paru sur Facebook. Ce dernier a accepté de le mettre à jour pour le numéro que vous tenez entre les mains. Un témoignage complété par une intervention de Didier Convard.

Dans un duo scénariste-dessinateur, le premier se montrant souvent plus volubile et plus à l'aise avec les médias, c'est presque systématiquement vers lui que l'on se tourne au moment de présenter une nouveauté. Ce fut aussi mon première réflexe quand il a été question de parler de "Peau d'homme", avant qu'Hubert ne mette fin à ses jours en février dernier.

Il était prévu que le mariage artistique entre Dimitri Armand et Tristan Roulot se fasse sur une seconde reprise de Bob Morane, après le premier reboot scénarisé par Lunc Brunschwig et Aurélien Ducoudray, dessiné par Dimitri Armand. La non-concrétisation de ce projet débouche finalement sur une histoire inédite, celle du "Convoyeur". Cette interview, initialement prévue pour "L'Immanquable", Dimitri Armand vivant à Paris et Tristan Roulot au Canada, nous l'avons réalisée en deux temps avant de la mixer, confinement oblige.

En prélude à cette interview, réalisée par téléphone, Alex W. Inker nous avouait ne pas souffrir du confinement, car il est son quotidien. L'auteur de BD s'estimait même plus seul en temps normal. Pas étonnant, au vu du travail de stakhanoviste qu'il abat depuis ses débuts, en 2016, avec "Apache". Enchaînant les albums, il publie le quatrième, "Un travail comme un autre", toujours chez Sarbacane. Une libre adaptation du roman de l'Américaine Virginia Reeves. Et une réussite.

Clap de fin dans le premier cycle d'"Une nuit à Rome", Jim s'interroge sur le moment où on est partagé entre accepter un amour raisonnable et une vie de couple classique ou choisir de rester libre et être capable de vivre mille aventures trépidantes, sans oublier de s'interroger aussi sur l'innocence passée et la possibilité de la garder. Dans le second, a priori le dernier, car avec cet auteur on ne sait jamais, Jim place ces mêmes personnages, Raphaël et Marie, mais dix ans plus tard, car ils s'étaient aussitôt séparés après ce week-end "de feu" dans la ville éternelle.

Avec sa participation pour une campagne Covid-19 pour les établissements publics en Suisse et son action pour le développement d'une monnaie locale, le Léman, Zep n'a pas chômé pendant le confinement de ce printemps 2020. Il nous raconte les raisons de ses actions citoyennes...

En lisant la critique d'un de ses livres dans le mensuel ("A suivre") à la fin des années 80 du siècle dernier, Jerome Charyn découvre le savoir-faire en bandes dessinées des auteurs européens. L'écrivain américain n'hésite pas à contacter le rédacteur en chef de l'époque, Jean-Paul Mougin, qui le met immédiatement en relation avec François Boucq. De ce dua naîtra "Bouché du diable" et "La Femme du magicien", deux chefs-d'oeuvre parus chez Casterman. Puis le duo et tous leurs albums basculent au Lombard.

Difficile de passer outre cette « performance » de quatre cents scénarios de bandes dessinées. L'auteur de cet exploit n'est autre que Corbeyran, à qui nous avions consacré une monographie il y a de cela quelques années. L'auteur préférant répondre par écrit, nous lui avons envoyé une salve de questions avant d'engager une partie de ping-pong à distance [il réside à Bordeaux]. Nous savions qu'avec sa franchise et son honnêteté, il ne ferait pas de langue de bois et n'édulcorerait pas ses réponses.

Alors que tout semblait sourire à François Schuiten, il annonce le 30 mai 2019 à nos confrères d'"ActuaBD" qu'il arrête la bande dessinée. Passé la surprise de cette annonce qui a secoué le monde du 9e art, nous l'avons joint par téléphone alors qu'il était toujours en pleine promotion.

Les amateurs de littérature ont découvert le comte Zaroff avec la nouvelle "Le Gibier le plus dangereux", et les cinéphiles avec "Les Chasses du comte Zoroff" (1932). Les lecteurs de BD le feront avec "Zaroff" de Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes. Glaçant !