Jusqu’au 20 septembre 2021, dans les allées du Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, à côté du musée d’Archéologie nationale, les promeneurs peuvent admirer les dessins d’Eric Le Brun reproduits sur de grands panneaux. Ils figurent des scènes de la vie quotidienne préhistorique et sont extraits de ses albums "L’art préhistorique en BD" (éd. Glénat). Les scènes sont associées à des objets emblématiques du musée. Au verso des panneaux, pour les plus jeunes, une histoire complète des "Aventures de Ticayou" (éd. Tautem), dessinée par Priscille Mahieu et scénarisée par Eric Le Brun.

Avant de disparaître, les hommes de Néandertal ont commencé à fabriquer des colliers, des bracelets, puis à façonner des outils d’une manière nouvelle. Mais cette vision est-elle exacte ? L’artisan de ces parures et de ces outils n’est-il pas plutôt le nouvel arrivé : "Homo sapiens", l’homme de Cro-Magnon ? En complément, une interview de Nicolas Teyssandier.

Entre 40 000 et 39 000 ans, en Asie du Sud-Est, des hommes dessinaient des animaux dans des grottes. Ces réalisations sont datées de plusieurs millénaires avant celles de la grotte Chauvet, ce qui recule encore plus dans le temps l'invention de l'art figuratif. En complément, l'interview de Luc-Henri Fage, documentariste, spéléologue et explorateur qui travaille sur l'art rupestre de Bornéo depuis 1992 en compagnie de Jean-Marie Chazine, archéologue.

La nouvelle exposition du musée national de Préhistoire, aux Eyzies-de-Tayac, met en balance la biodiversité des temps préhistoriques et les menaces qui pèsent sur la faune actuelle. Les chefs-d’oeuvre de l’art paléolithique sont comparés aux merveilles de la nature qui leur ont servi de modèle.

La grotte de Blombos en Afrique du Sud est célèbre pour ses tracés gravés et dessinés, premiers témoignages d'une expression graphique d'Homo Sapiens entre -100 000 et -70 000 ans. Une nouvelle synthèse propose une théorie originale concernant la socialisation du corps humain à la Préhistoire.

L’immortel auteur des "Essais" a dû, un jour, quitter son enveloppe charnelle. Mais où se trouve-t-elle ? La fouille de son supposé tombeau relance les études funéraires des élites au XVIe siècle en Nouvelle-Aquitaine. L'article se conclut par l'interview d'Hélène Réveillas, archéo-anthropologue au Centre archéologie préventive de Bordeaux- Métropole et rattachée au laboratoire PACEA (UMR 5199 CNRS) de l’université de Bordeaux, qui déclare : « Nous sommes au début de cette recherche… ».

Le premier avril, chacun doit se méfier. A la télévision, les canulars sont légions ! Dans Le Fils de Néandertal, un « documenteur » diffusé sur Arte, des scientifiques affirmaient que certains hommes actuels possèdent 66 % de gènes néandertaliens. Même si la fin du « reportage » révèle une partie du pot aux roses, la démarche a fait des remous parmi les chercheurs. En effet, a-t-on le droit de tourner la science en ridicule ?

En ces temps de crise climatique, rappelons que ce n'est pas d'aujourd'hui que l'homme joue avec la nature. De nouvelles analyses sur des chevaux retrouvés dans les tombes scythes (IIIe siècle avant J.-C.) montrent à quel point la domestication constitua un stress pour les animaux.

L'analyse génétique de la plaque dentaire de cinq spécimens de Néandertaliens a révélé la diversité du régime alimentaire de nos anciens cousins. Mais aussi une nouvelle preuve de leur inventivité : ils savaient mâcher de l'aspirine à l'état naturel pour soulager leurs douleurs dentaires !

Deux corps humains exceptionnellement conservés, ceux de Louise de Quengo (morte en 1665) et de Louis Bruslon du Plessis (décédé en 1661) ont été mis au jour par l'Inrap à Rennes entre 2011 et 2015. Découverts avec huit cents autres squelettes, ils ont fourni une mine de renseignements sur les pratiques funéraires, l'état sanitaire, l’alimentation et les mouvements migratoires d'une certaine élite bretonne.

Depuis quand l’Homme monte-t-il les chevaux ? L’étude de squelettes découverts en Roumanie, Bulgarie et Hongrie fournit un âge minimal : entre 3021 et 2501 avant notre ère. C’est la plus ancienne trace archéologique connue d’une pratique de l’équitation.

Il est surnommé Thorin, en référence au roi nain de la montagne dans "Bilbo le Hobbit". Découvert en 2015 devant la Grotte Mandrin dans la Drôme, il est encore en train d’être dégagé. Enterré autour de 45 000 à 50 000 ans, il est l’un des derniers Néandertaliens connus. Objet de nombreuses études, il bouleverse nos connaissances sur les derniers siècles d’existence de cette humanité. L'article se conclut par l'interview du chargé de recherches au CNRS, Ludovic Slimak qui fouille à la Grotte Mandrin (Drôme) depuis plus de 30 ans.

Pour la première fois, la méthode de datation par l’uranium-thorium est employée sur le continent africain, pour dater la calcite recouvrant des peintures dans le massif de Lovo en République démocratique du Congo. Cela constitue un grand bond en avant pour la recherche sur l’art rupestre africain. Geoffroy Heimlich, docteur en préhistoire, déclare :" Dater l'art rupestre en Afrique est un véritable défi". Son interview vient conclure l'article.

De nouvelles découvertes et analyses génétiques ne cessent de dresser un portrait toujours plus nuancé de la présence en Europe d’"Homo sapiens" et d’"Homo antecessor", le plus vieil homininé connu sur ce continent. Avec une interview de Jean-Jacques Hublin.

L’Asie du Sud-Est continue de nous surprendre. Haut lieu de l’anthropologie depuis la découverte d’"Homo erectus" en 1891, elle nous livre aujourd’hui une nouvelle espèce qui enrichit notre album de famille, de plus en plus fourni.

Dolmens, menhirs, cercles de pierres... Véritables usines à rêves, cimetières des théories les plus folles, ces mégalithes ont peut-être été inventés dans l’ouest de la France, au Ve millénaire avant notre ère. De nouvelles datations en apporteraient la preuve.

Un nouveau « masque » de pierre vient d’être découvert en Israël. Daté d’environ 9 000 ans avant notre ère, il est le seizième connu. Plongée dans l’univers symbolique du premier Néolithique.

Il est des métiers qu’on pense faits pour les hommes. Ainsi des scribes et enlumineurs du Moyen Age. Dans notre imaginaire, ce sont des moines ou des clercs, le crâne tonsuré, qui s’acharnaient des heures durant, sur des bibles ou des livres d’heures. Et pourtant ! La découverte d’un fragment de lapis-lazuli nous rappelle que des femmes ont aussi oeuvré à l’enrichissement de ces ouvrages qui nous éblouissent encore aujourd’hui par leur minutie. En complément, l'analyse de Michel Bouchard, scientifique de la conservation et responsable du Centre d'analyses et de recherche en art et archéologie.

« L’Anthropologie pour tous » est une association qui, sur le modèle de « La Main à la pâte » pour les sciences dites dures, a pour objectif d’initier les élèves, les enseignants et les parents à la pratique des sciences de l’Homme. Elle promeut ainsi des rencontres avec les chercheurs et des exercices pratiques. Ceux-ci peuvent prendre la forme d’enquêtes, qui ont pour vocation ensuite de déboucher sur des propositions pédagogiques innovantes, fruit d’une démarche citoyenne pour décrisper la société actuelle et apprendre à vivre ensemble avec nos différences.

Le langage n’est pas le propre de l’homme. En tout cas, ce n’est pas lui qui l’a inventé. Il n’a fait que perfectionner une capacité biologique partagée par d’autres primates. Une étude récente bouleverse à nouveau la frontière qui nous sépare des autres animaux. Suivi d'un entretien avec Antoine Balzeau.

Le 28 janvier 2019, l’archéologue Anne Augereau a soutenu avec succès son habilitation à diriger les recherches : "La condition des femmes au Néolithique. Pour une approche du genre dans le Néolithique européen". Il s’agit de la première en France concernant l’archéologie du genre de cette période, une discipline qui peine encore à se faire une place. Rencontre avec une militante.

Cela fait deux cents ans que Jean-François Champollion a déchiffré l’écriture égyptienne. On pourrait croire l’« affaire » résolue. Et bien non ! Des spécialistes continuent à étudier les hiéroglyphes. Le sinologue et docteur en égyptologie, Renaud de Spens, nous explique pourquoi.

Trouvée sur le site mésolithique de Beg-er-Vil, dans le Morbihan, cette clavicule coupée en deux n’a l’air de rien. Mais, datée de plus de 6000 ans avant notre ère, elle appartient au plus vieil humain découvert en Bretagne ! Une batterie d’analyses vient de révéler une partie de son histoire, ouvrant de nouvelles perspectives de recherches. L'article se conclut par l'analyse de Jean-Baptiste Barreau qui déclare : « Les archéologues devront apprendre à utiliser les outils d’analyse 3D. »

Une étude basée sur l’analyse des génomes de 317 individus lève le voile sur l’une des plus grandes questions de la Préhistoire : la rencontre entre les derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique européen et les colons néolithiques venus du Proche-Orient. Il apparaît ainsi que le remplacement des premiers par les seconds fut moins rapide qu’on ne le pensait.

« Joyeuses Pâques » : c’est le message qui accompagnait les deux carnets de Charles Darwin, retrouvés le 9 mars 2022 dans les locaux de la bibliothèque universitaire de Cambridge. Ici même où ils furent volés, voici 22 ans ! Le malfaiteur s’est-il repenti ? Ou quelqu’un a-t-il récupéré ce larcin ? Quoiqu’il en soit, et malgré la touche d’humour digne d’un véritable Arsène Lupin, c’est un épilogue inespéré pour les historiens des sciences car l’un de ces carnets contient l’ébauche de « l’arbre de vie », l’une des premières évocations de l’évolution ramifiée des espèces.

Le 30 mars 2022, Nicolas Teyssandier soutenait son habilitation à diriger les recherches (HDR) sur les « Dynamiques de changements dans les productions techniques d’"Homo sapiens" à la fin du Pléistocène supérieur : contextes eurasiatiques et africains ». L’occasion de revenir avec lui sur les premières traces de nos ancêtres, l’une des questions les plus passionnantes de la Préhistoire.

Sur le site des Varines, à Jersey, dix fragments de plaquettes de pierre gravées ont été mis au jour entre 2014 et 2018 au coeur d’un site magdalénien. Il s’agit des premières manifestations d’art paléolithique retrouvées sur les îles britanniques, hors d’Angleterre. L'article se poursuit par l'éclairage du spécialiste Romain Pigeaud qui détermine à travers l'étude des plaquettes gravées s'il existe un art "laïc" au paléolithique.

La nouvelle a fait grand bruit dans les médias : "Homo sapiens" serait arrivé en Europe bien plus tôt qu’initialement pensé, soit autour de 54 000 ans, comme en témoigne une molaire retrouvée dans la grotte Mandrin, dans la Drôme. Analyse d’une découverte majeure.

Depuis la découverte des squelettes de Cussac en Dordogne et de Vilhonneur en Charente, visiblement associés aux gravures et peintures des parois préhistoriques, le sol des grottes ornées est observé avec encore plus d’attention. Un ancien reste humain découvert dans la grotte du Monte Castillo, en Espagne, indiquerait-il un rituel macabre du Paléolithique supérieur ? Avec le point de vue du spécialiste : interview de Marc Groenen.

Cinquante-six fragments mâchés de datura, une plante hallucinogène, viennent d’être découverts enfoncés dans la paroi d’un site d’art rupestre, en Californie. Il n’en fallait pas plus pour relancer la machine à fantasme d’une origine chamanique de l’art préhistorique… L'article se poursuit par l'analyse de Jean-Loïc Le Quellec, pour qui "Une évidence n'est en aucun cas un gage de véracité".