"Gloire et misère de l'image après Jésus-Christ" est une enquête philosophique, théologique et généalogique sur les images, les enjeux qui leur sont attachés et les débats qu'elles ont suscités depuis le développement de l'iconographie chrétienne jusqu'à aujourd'hui. Olivier Rey en retrace l'histoire pour comprendre comment a pu s'effectuer le passage de l'image sacrée à l'ère de l'art, puis de l'ère de l'art au "pullulement dément" des visuels contemporains.

Gallimard publie deux ouvrages inédits de Jean Genet, une pièce de théâtre, "Héliogabale", et un scénario, "Mademoiselle", adapté par Tony Richardson en 1966. Leur publication conjointe affirme la nécessité de l'écrivain à s'ouvrir au théâtre, puis au cinéma, au regard des possibilités qu'ils offrent à l'incarnation, au dédoublement et au voyeurisme.

"L' Art assassin. Histoires de crimes au cinéma" de Pauline Mari est une enquête sur les films où des figures d'artistes et de criminels se confondent. Dans le prolongement de son précédent ouvrage, "Membres fantômes", dans lequel l'auteur donnait la parole à la jambe d'Hans Hartung, l'oeil de Victor Brauner et la main de Blaise Cendrars, ce nouveau volume débute par "la Main du diable" (Maurice Tourneur, 1943). Le film met en scène un peintre damné dont la main agit en dehors du contrôle de son esprit... Voici la première scène du livre, et le cauchemar ne fait que commencer.

Système de sauvegarde de la nature à l'origine, l'écologie apparaît aujourd'hui comme un état d'urgence lié à la crise environnementale qui nous menace. Mais que dissimule-t-elle, cette crise? Inutile de chercher trop loin, allons directement à la réponse: le tragique et l'idée de transcendance. Voilà ce qu'éclaire puissamment le dernier essai de Fabrice Hadjadj, "Écologie tragique", qui, mêlant esprit critique, considérations philosophiques et théologiques, interroge l'écologie dans ses fondements, ses paradoxes, ses origines.

Présenté à Cannes l'année dernière, en salle depuis le 24 avril 2024, "Occupied City", le dernier film de Steve McOueen, écrit avec sa compagne Bianca Stigter, est plus qu'un film, non pas seulement parce qu'il dure plus de quatre heures, mais aussi parce qu'il est une véritable expérience pour le spectateur, après l'avoir été sans doute pour le réalisateur. Caméra d'or à Cannes pour "Hunger" (2008), Oscar du meilleur film à Hollywood pour "Twelve Years a Slave" (2014), McOueen n'en reste pas moins l'artiste radical que l'on connaît, lauréat du Turner Prize en 1999.

Les 59 essais de Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), choisis par Alberto Manguel, révèlent l'humour et le sens du paradoxe de l'écrivain. Le volume ici réédité est une lumineuse entrée dans la pensée de ce géant des Lettres anglaises qui légua à la postérité une centaine de livres parmi lesquels figurent les essais "Hérétiques" (1905) et "Orthodoxie" (1908), le roman gothique "le Nommé Jeudi" ( 1908), ou les biographies de Charles Dickens (1906) et de saint François d'Assise (1923).

Né à Munich en 1942, Werner Herzog est l'auteur d'une oeuvre cinématographique majeure, divisée entre films de fiction et documentaires. À cette panoplie inégalée s'ajoutent l'écriture en prose et la poésie. Après "Sur le chemin des glaces" ( 1988), "Conquête de l'inutile" (2007) et "Le Crépuscule du monde" (2022), la publication de ses mémoires, "Chacun pour soi et Dieu contre tous" (Séguier, 400 p., 24,90 euros), vient comme ficeler une oeuvre immense.