Prix Nobel de physique 2006, l'Américain George Smoot a réalisé en 1992 le tout premier "portrait" de l'Univers primordial. Cet exploit, qui a inauguré une nouvelle ère en cosmologie, est le fruit de plus de vingt années de recherche de la part de cet expérimentateur inspiré et pugnace.

Comment les cosmologistes du futur percevront-ils l'Univers dans 100 milliards d'années ? Si nos prédictions actuelles se confirment, ils le verront comme un océan de vide avec un îlot de matière condamné à s'effondrer en trou noir.

"Le big-bang n'a jamais eu lieu" est le titre d'un livre qui fait fureur outre-Atlantique. Son auteur ? Eric Lerner, un chercheur américain qui mène aujourd'hui une vigoureuse campagne contre ce qu'il appelle "un mythe". Qu'en est-il vraiment ? Les preuves du big-bang sont-elles insuffisantes ? Quels sont les arguments des opposants ?

Qu'y a-t-il entre nous et le néant ? Vraiment bien peu de chose, nous dit l'astrophysicien Michel Cassé. Selon lui, le big-bang aurait déclenché un maelström de particules dont la moitié - moins une - n'ont servi à rien.

La théorie selon laquelle l'Univers aurait été créé il y a quinze milliards d'années en un seul instant prend l'eau.

Les accélérateurs de particules permettent de reconstituer sur Terre les conditions d'énergie qui régnaient à la naissance de l'Univers ou qui existent au centre des étoiles. Les théoriciens caressent l'espoir de trouver la force unique qui commandait le monde à son origine.

Pourrait-on chauffer suffisamment la matière pour en libérer les constituants les plus élémentaires piégés dans des particules composites quelques instants seulement après la naissance de l'Univers ?

Les cosmologistes ont l'esprit borné, accusent depuis cinquante ans quelques récalcitrants au modèle du Big Bang. Malgré le décès en 2001 de leur maître, Fred Hoyle, ils ne désarment pas. Invité en 2004 par le Collège de France, l'Indien Jayant V. Narlikar convie ses collègues à ne pas confondre faits et spéculations.

Quelques instants après le Big Bang, matière et antimatière ont été formées en quantités égales. Or, tout indique que l'Univers actuel est composé exclusivement de matière. Depuis sa découverte dans les années soixante, un mécanisme permettant de briser la symétrie entre matière et antimatière est l'objet de toutes les attentions.

Travaillant sur la matière noire, Jean-Philippe Beaulieu a été conduit à corriger l'âge de l'Univers avancé jusque-là par deux équipes américaine et française...