Dans un contexte de catastrophe (guerre, tremblement de terre, inondation, épidémie... ), une carte des zones d'intervention, des routes et des transports, des besoins de la population, des aménagements sanitaires et alimentaires se révèle une alliée précieuse pour les acteurs de l'aide. Toutefois, nous sommes en droit de nous interroger: existe-t-il une « cartographie humanitaire » au style et aux normes propres ?

La Nouvelle-France, la Nouvelle-Angleterre ou la Nouvelle-Espagne sont bien connues. A l'âge des grandes découvertes, les Européens baptisent les territoires qu'ils convoitent de noms qui leur sont familiers. Au XVIIe siècle apparaît sur les cartes représentant le Canada, dans la baie d'Hudson, un toponyme surprenant : Nouveau-Danemark. Si ce terme est bien d'origine danoise, il se généralise dans la cartographie européenne à l'initiative des géographes français, dans un dessein géopolitique.

Il est d'usage en France depuis la création de la Poste dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que les facteurs échangent de petits calendriers ou almanachs contre des étrennes, pratique encore observée de nos jours. En 1854, l'imprimeur François-Charles Oberthür (1818-1893) propose aux facteurs d'Ille-et-Vilaine un calendrier conçu pour eux. L'almanach des Postes moderne, spécifique à chaque département, est né. Avec lui, la cartographie pénétrera dans tous les foyers de France.

En classes de première et de terminale, les épreuves communes de contrôle continu du baccalauréat général ont introduit pour cette rentrée 2021 un nouveau type d'exercice en géographie : la réalisation d'une production graphique qui doit se faire à partir d'un texte et d'un fond de carte. C'est l'occasion de revenir sur les principes méthodologiques d'un exercice souvent redouté par les élèves, mais qui est simple à maîtriser avec de l'entraînement.

A la charnière du travail de compilation des géographes du XVIIIe siècle et de l'arpentage de terrain du XIXe, les cartes réalisées par les ingénieurs de l'expédition de Napoléon Bonaparte (1769-1821) renouvellent la découverte d'un pays méconnu. Elles révèlent la double nature de cette opération lancée en avril 1798 : outils d'appropriation politique d'un territoire, elles offrent un condensé des connaissances acquises durant trois années d'aventure.

Manque de connaissance, erreurs volontaires, partis pris idéologiques... Les planisphères, anciens et contemporains, déforment notre vision du monde.

Pendant un siècle (1852-1953), les bagnes ont constitué une expérience pénitentiaire singulière aux confins de l'empire colonial français, en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Le cas guyanais a contribué à façonner durablement cette immense région d'Amérique du Sud, en marquant plus profondément l'imaginaire collectif que le territoire lui-même. Les fonds cartographiques des Archives nationales d'outre-mer (ANOM), associés aux archives administratives, viennent éclairer cette histoire territoriale du bagne guyanais.

Paru en 1693, le "Neptune françois" est l'atlas maritime officiel des côtes françaises au XVIIIe siècle. Plusieurs membres de l'Académie des sciences et les ingénieurs les plus expérimentés sont mobilisés par les autorités pour représenter fidèlement le littoral occidental du royaume. L'ouvrage est si somptueux qu'il est plagié immédiatement. Mais il est boudé par les marins et marqué dès sa sortie du sceau de la désuétude et de l'imprécision.

Immense par sa superficie, pluriel par le type de reliefs et de paysages qu’on y rencontre, multiple par le nombre de cultures qui y cohabitent, le massif amazonien est un espace géographique difficile à appréhender. La géomatique, ou science de l’information géographique, permet aujourd’hui, en manipulant et en combinant images satellitaires, jeux de données statistiques, relevés GPS, prises de vue aérienne par drone, corpus de textes ou de cartes anciennes, etc., d’obtenir des représentations spatiales inédites de l’Amazonie pour mieux en apprécier la diversité.