Le rayonnement cosmologique est mesuré de façon ultraprécise, les plus lointains objets de l'Univers sont détectés, les grandes structures cartographiées : en ce début de XXIe siècle, nous voici entrés dans l'âge d'or de la cosmologie ! C'est du moins ce que prétendent certains astrophysiciens. D'autres, plus pessimistes, voient dans les toutes dernières observations les signes avant-coureurs d'une crise majeure... Une révolution conceptuelle est-elle en marche ?

"Ciel et espace" a publié dans son numéro de septembre, sous la plume de l'astrophysicien Jean-Marc Bonnet-Bidaud, un dossier intitulé "Big Bang, pourquoi il va exploser".

"Travailler dans une seule direction ne prouve pas que ce soit la bonne". L'astrophysicien indien Jayant Narlikar prône la diversité des approches en recherche fondamentale - c'est bien le moins pour ce tenant de l'Univers stationnaire, théorie alternative à celle du big bang.

L'image du rayonnement de fond cosmologique, émis peu après le big bang, devrait être déformée par la gravitation des amas de galaxies. Or l'étude des cartes de ce rayonnement, établies par le satellite WMAP, révèle que cet effet est bien moindre que prévu.

Dans le cadre de certaines théories, notre univers pourrait coexister avec d'autres. En évaluant la probabilité que des neutrons passent d'un monde à un autre par effet tunnel, des physiciens ont estimé la distance minimale qui nous sépare d'un tel autre univers.

Il y a dix ans, une découverte électrisait le monde de la cosmologie. De nouvelles observations indiquaient en effet que, au lieu de ralentir, comme on l'imaginait, l'expansion de l'Univers accélérait. Pour l'expliquer, les cosmologistes invoquaient alors une mystérieuse énergie noire, qui emplirait près des trois quarts de l'Univers. Cette idée révolutionnaire s'est vite imposée. Et pourtant le mystère n'est toujours pas dissipé : la nature réelle de l'énergie noire nous échappe encore...

Le principe de Copernic peut être testé ! Le théoricien Jean-Philippe Uzan propose une méthode pour vérifier cette hypothèse fondamentale de la cosmologie. L'enjeu : savoir si nous occupons un point privilégié de l'Univers ou si celui-ci est le même partout. Et, par là même, valider toute notre compréhension actuelle de l'Univers

Le modèle du big bang ne fonctionne pas ! A moins d'y ajouter un épisode incroyable : l'inflation. Imaginé il y a trente ans, ce mécanisme aurait, pendant un bref instant, démesurément accéléré l'expansion de l'Univers... S'il s'impose aujourd'hui comme une béquille indispensable au vieux modèle cosmologique, son origine demeure toutefois mystérieuse... Du coup, certaines voix le dénoncent comme un coup de baguette magique bien illusoire.

Le Big Bang, point de départ de la phase d'expansion de notre Univers, n'est pas nécessairement l'origine des temps. Nombre de théoriciens tentent aujourd'hui de décrire notre monde avant cet instant. Fin 2010, deux d'entre eux ont même affirmé avoir trouvé la trace d'événements antérieurs à la naissance de l'Univers tel que nous le connaissons ! Une preuve âprement discutée dans la communauté scientifique.

Près d'un demi-siècle après la découverte du rayonnement primordial de l'Univers, quelle est aujourd'hui la situation de la cosmologie ? ″Fascinante″, estime Joseph Silk, l'un des pionniers de la discipline. Car malgré l'immense chemin parcouru, de nouvelles énigmes sont apparues : l'Univers, une fois encore, se dérobe !

Le cosmos s'enfuit ! Quelle est cette mystérieuse force qui emporte l'Univers dans une expansion sans cesse plus rapide ? Le mystère tenace de cette ″énergie sombre″ pourrait être résolu dans moins de vingt ans.

Pour la première fois, le projet Deus (Dark Energy Universe Simulation) a simulé l'évolution au cours du temps de l'organisation des galaxies et des amas de galaxies dans l'Univers. Objectif : étudier la structure de l'ensemble du cosmos et la comparer aux observations réelles.