Iegor Gran n'en démord pas, la crise sanitaire pandémique fait ressortir tous nos défauts, toutes nos superstitions, toutes nos faiblesses et lâchetés. Après un premier état des lieux féroce et hilarant dans Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres en septembre 2020, l'auteur récidive en s'attaquant dans ce nouveau texte à l'impéritie du pouvoir politique. Il décrit drôlement l'improvisation érigée en règle de gouvernement. Séquence tragi-comique d'un déconfinement raté suivi d'un reconfinement à reculons. Les commerçants sont alors désignés comme les boucs émissaires d'une crise qui échappe au contrôle des pouvoirs publics. « Peu importe qu'aucune preuve n'existe d'une plus grande circulation du virus chez les fleuristes, les libraires ou les marchands de jouets que dans les couloirs ou les bureaux des grandes entreprises, écrit Iegor Gran. Peu importe qu'aucun cluster n'ait été mis en évidence chez un cordonnier ou un antiquaire, contrairement au Sénat ou à l'Assemblée nationale. » La librairie devra fermer mais l'usine de pneus, elle, pourra continuer de tourner. On en appelle à la raison en prenant les plus folles des décisions, et le tout à marche forcée, au mépris souvent des libertés fondamentales de chacun, dans un désordre ridicule, comme la marche d'un canard sans tête.

Après les récessions économiques de 2009 et 2020, les financements publics dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la culture ou encore de la pauvreté se sont réduits, alors que la crise sanitaire rendait prioritaire le système de santé. Les contributeurs retracent l'évolution de l'économie sociale et étudient l'émergence d'un complexe médico-industriel dans un contexte capitaliste. ©Electre 2022

Une description des conséquences de l'introduction d'espèces exotiques pour les cultures agricoles, causée par l'augmentation des échanges internationaux depuis le début du XXe siècle. Les auteurs analysent la biologie de ces agresseurs et proposent des solutions pour faire face à ces crises sanitaires. ©Electre 2023

«N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant.» Dans cet ouvrage, Amandine Clavaud démontre combien cette célèbre citation de Simone de Beauvoir est malheureusement plus que jamais d'actualité. Dressant le bilan implacable de la forte régression des droits des femmes, particulièrement au sein des États de l'Union européenne, dans le contexte de la pandémie et des confinements successifs – ­explosion des violences conjugales et intrafamiliales, accès à la contraception et droit à l'avortement entravés, professions du care dévalorisées, sous-représentation dans les instances de décision... –, l'auteure analyse la portée des réponses des pouvoirs publics – quand ils ont voulu y faire face – et appelle à aller plus loin, en intégrant la dimension du genre dans la gestion des crises. Amandine Clavaud est directrice des études, directrice de l'Observatoire Égalité femmes-hommes à la Fondation Jean-Jaurès.

Pendant la crise sanitaire, les professionnels du social ont dû observer les consignes d'éloignement et garder le lien avec leur public. Le recours au virtuel, solution ou pis-aller, est généralisé. Pour le public, familles ou jeunes exilés, la crise fait écho à des événements cruels liés au voyage migratoire. Parfois, elle passe après les priorités dont dépend leur survie, comme l'ancrage dans le pays d'accueil. Pour certains, le confinement offre une parenthèse de liberté dans un entre-soi protecteur. Pour d'autres, la pandémie est un leurre pour cacher au monde les conditions d'existence dans lesquelles on les maintient. Les auteurs de cet ouvrage racontent le quotidien de personnes immigrées, leur solidarité et leur résilience dans un contexte inédit scandé par des injonctions sanitaires qui s'adressent à tous d'une manière indifférenciée. De nouvelles façons de garder le cap sont imaginées par ceux qui, au-delà des consignes qui les menacent de morcellement, poursuivent leurs missions.

Le psychiatre met en avant les impacts négatifs de la crise sanitaire de 2020 sur la santé mentale et propose un retour sur cette période, analysant les ressources sur lesquelles la population s'est appuyée pour faire face collectivement à cet épisode inédit. ©Electre 2023