Les questions de compétitivité de l’agriculture française et de notre souveraineté alimentaire ressurgissent dans un nouveau contexte de changement climatique que l’on se propose d’éclairer ici, en orientant le projecteur sur quatre des dimensions constitutives du dossier agricole français : la démographie agricole, la transformation des structures des exploitations, le revenu des agriculteurs et enfin les déséquilibres de la production.

Vingt ans après leur apparition, les cultures de plantes transgéniques perdent pour la première fois du terrain. Et pour cause ! Rendements décevants, insecticides... Au-delà du débat sur leurs risques, les OGM n'ont pas tenu leurs promesses.

La troisième révolution agricole a commencé. Elle promeut une production plus écologique, respectueuse des terroirs et des consommateurs. Mais attention à ne pas exclure trop vite d'autres modèles, avertit la géographe Sylvie Brunel, notamment dans les régions où subsistent la faim et l'insécurité alimentaire.

Sur le continent africain encore plus qu’ailleurs, le dérèglement climatique menace la production de cette baie.

Les mauvaises récoltes s’enchaînent et les prix s’envolent. En Espagne, premier pays producteur d’“or liquide”, les consommateurs en sont réduits à se reporter sur d’autres produits.

Nouvelle conséquence de la crise climatique, les cours du sucre sont au plus haut depuis 2011. En effet, l'Inde et la Thaïlande, pays cultivateurs de canne à sucre, subissent des événements météorologiques extrêmes. Et c'est toute la chaîne alimentaire, du Sud au Nord, qui va devoir s'adapter.

En raison de mauvaises récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana, la tonne de cacao a pris 150 % sur le marché des matières premières. En Allemagne, premier pays exportateur mondial de chocolats, les confiseurs redoutent la pénurie.

Face aux sécheresses répétées qui frappent la France tout entière depuis quelques années, il faut se rendre à l'évidence : dans son modèle actuel, l'agriculture ne pourra faire face aux futurs standards de chaleur. Faisons le point sur les pistes explorées pour inventer un nouveau modèle agricole compatible avec le changement climatique.

La faim dans le monde avait reculé : alors que plus de 800 millions de personnes étaient encore victimes de sous-nutrition sévère en 2000, ce chiffre était tombé en dessous de 600 millions en 2014-2015. On pouvait penser que l'objectif de « Faim zéro» en 2030, fixé par l'ONU dans ses Objectifs de développement durable, serait approché sinon atteint. Cette évolution favorable s'est inversée depuis 2015 : en 2022, entre 690,6 millions et 783,1 millions de personnes souffraient de la faim, soit près de 10% des habitants de la planète.