Le domaine forestier français, chaque été grignoté par les feux, demeure une chance pour le pays. Un potentiel économique et écologique pourtant malmené au cours de l'histoire.

Alors que les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient partout sur la planète, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a dévoilé cet été le premier volet de son nouveau rapport, juste avant la COP 26 de novembre 2021, tenue à Glasgow, en Ecosse. Si la réalité du dérèglement climatique et le rôle de l'humanité dans celui-ci ne laissent plus aucune place au doute, de nombreuses questions demeurent sur le climat qui nous attend et sur les marges de manoeuvre qui nous restent pour agir.

La compensation carbone est l'un des leviers les plus activés par les entreprises dans le cadre de leur politique environnementale. En 2020, à l'échelle mondiale, 188 millions de tonnes de CO2 ont ainsi été concernées par un mécanisme de compensation carbone volontaire - dont 11 millions en France -, et ce total devrait plus que doubler pour 2021. Les crédits carbone créés se répercutent ensuite dans deux secteurs principaux, la foresterie et les énergies renouvelables. Mais ce système, qui ne cesse de prendre de l'importance et rassure les consommateurs, cache une réalité bien moins rose.

Depuis 2007, elle travaille le carton, son matériau de prédilection et a fait de la forêt son motif artistique fétiche. Les foisonnants paysages de cette artiste singulière, férue de baroque italien, sont exposés au Musée de la chasse et de la nature, à Paris.

D’abord, il y a les discours rassurants, lénifiants : « la France possède la troisième forêt d’Europe »; « sa superficie a triplé en deux siècles, notamment sur d'anciennes terres agricoles de moyenne montagne »; «la forêt couvre 16 millions d'hectares, et la production de bois a augmenté de 50 % en trente ans.» Mais il y a une réalité plus inquiétante : la forêt française est en péril sinon en alerte rouge, face aux attaques du réchauffement climatique, des maladies et des insectes ravageurs. Victime aussi d'une surexploitation industrielle.

Disparition d'anciennes espèces, arrivée de nouvelles essences : les aléas du climat vont profondément transformer nos zones sylvestres.

A Strasbourg, une forêt porte la mémoire du Rhin sauvage. Elle conte une époque lointaine où un fleuve sinueux et tumultueux abreuvait une vase forêt alluviale. Elle est plantée sur l'île du Rohrschollen. Et, bonne nouvelle, elle retrouve depuis quelques années sa vitalité, son exubérance. Plongée dans une petite jungle alsacienne.

Un massif forestier très étendu entaillé par deux grandes vallées -la Meuse et la Semoy-, des belvédères vertigineux, des trésors géologiques, de riches tourbières, des espèces phares tels le sanglier et la cigogne noire ... Les Ardennes ne manquent pas d'attrait pour les amateurs de nature. C'est aussi une terre de légendes. Sa dense forêt, royaume des brumes et du monde sauvage, a nourri l'imaginaire des hommes.

Depuis trente ans, des chercheurs colombiens collectent les sons de la biodiversité exceptionnelle et menacée de leur pays. Ce patrimoine et le potentiel grandissant qu'offre l'écoacoustique pourraient contribuer à mieux protéger la nature et notamment les forêts.

Repaire de forêts sacrées et d'esprits des bois, l'Estonie a su conserver, contre les vagues de christianisation et d'assimilation soviétique, les croyances païennes qui fondent l'identité de ses habitants. L'attachement des Estoniens à la nature est aujourd'hui le moteur d'une lutte contre la déforestation.